Nouveau tournant dans le dossier explosif des détournements de fonds à l’Union marocaine des banques de Tétouan. Une affaire tentaculaire qui continue de défrayer la chronique à la Chambre des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat. Ce scandale porte sur la disparition mystérieuse de près de 250 millions de dirhams, un montant colossal qui fait de ce dossier l’un des plus retentissants de l’histoire financière récente du pays.
Selon des sources judiciaires citées par Al Akhbar dans son édition du vendredi 3 octobre, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca a déféré, mercredi matin, six nouveaux suspects devant le parquet compétent de la Cour d’appel de Rabat. Parmi eux figure un haut responsable bancaire, des employés de l’Union marocaine des banques (UMB) à Tétouan, deux agents de sécurité privée ainsi qu’un chef de guichet.
Après leur audition par le substitut du procureur général, les six accusés ont été présentés à la juge d’instruction chargée des crimes financiers. Cette dernière a décidé de les poursuivre en état de liberté provisoire, tout en ordonnant la fermeture des frontières à leur encontre, dans l’attente d’un interrogatoire détaillé prévu au cours du mois. Les chefs d’inculpation retenus sont lourds: détournement et dilapidation de fonds publics, falsification de documents bancaires et complicité.
L’affaire avait déjà éclaboussé, début septembre, le directeur de l’agence UMB de Tétouan, Daniel Ziouziou, poursuivi pour avoir orchestré le détournement. Outre ses fonctions bancaires, ce dernier occupait également le poste de sixième vice-président de la commune urbaine de Tétouan.
Convoqué devant la Chambre des crimes financiers à Rabat, Ziouziou a vu son procès reporté, la cour exigeant la présence de la partie civile représentée par l’Union marocaine des banques. Le tribunal a également ordonné une expertise comptable afin de déterminer avec précision l’ampleur des détournements et les circuits financiers suspects, écrit Al Akhbar.
L’affaire, qualifiée de «sans précédent», ne cesse de révéler de nouveaux développements. Les enquêtes ont mis en lumière de nombreuses zones d’ombre dans la gestion des comptes bancaires, alimentant des soupçons sur l’existence d’un réseau de complicités internes et externes.
La juge d’instruction a déjà ordonné la mise en accusation du directeur et de son complice direct, en les renvoyant devant la chambre criminelle spécialisée dans les crimes financiers. Les prochains débats promettent d’être houleux, avec des confrontations attendues entre les mis en cause et les représentants de la banque, relève le quotidien.
À mesure que l’enquête avance, il devient évident que ce scandale dépasse le cadre d’un simple abus de fonction. Les juges s’intéressent désormais aux bénéficiaires indirects de ces détournements, laissant présager d’autres inculpations et de nouveaux rebondissements dans un dossier qui n’a pas encore livré tous ses secrets.








