Des soupçons de blanchiment d’argent chez les bijoutiers

A mesure que l’étau se resserre sur eux, le Maroc ayant été retiré définitivement de la liste grise du Gafi, ceux qui s’adonnent au blanchiment des capitaux se tournent vers les bijouteries.

Revue de presseLes trafiquants de drogue et les personnes ayant des revenus illégaux, s’adressent de plus en plus aux boutiques pour convertir leur argent en or ou en pierres précieuses qu’ils achètent en quantité et qu’ils pourraient revendre plus tard. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 26/03/2023 à 21h51

A mesure que l’étau se resserre sur eux, le Maroc ayant été retiré définitivement de la liste grise du Gafi, ceux qui s’adonnent au blanchiment des capitaux se tournent vers les bijouteries. Ainsi, comme le rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 27 mars, les contrôleurs de l’Autorité Nationale du Renseignement Financier s’intéressent de très près à cette profession

Ce sont les membres de cette dernière, les bijoutiers en l’occurrence, qui ont alerté cette instance après avoir noté une affluence peu commune sur leurs échoppes de la part d’une certaine catégorie de clients. Ces derniers font des achats inhabituels, ce qui a attiré les soupçons des bijoutiers qui ont alerté l’ANRF. Les bijoutiers sont, en effet, obligés par la loi, d’alerter l’ANRF à chaque fois qu’ils notent des transactions douteuses qui pourraient servir dans le financement du crime organisé ou du terrorisme.

D’après le quotidien, les trafiquants de drogue, comme toute autre personne qui dispose de revenus illégaux, s’adressent très souvent aux boutiques pour convertir leur argent en or ou en pierres précieuses qu’ils achètent en quantité et qu’ils pourraient revendre plus tard.

Assabah, souligne que les enquêteurs de l’ANRF ont effectivement rencontré plusieurs bijoutiers et les ont incités à redoubler de vigilance surtout quand ils ont affaire à des clients inhabituels. Ils leur ont également exposé les procédures à suivre en cas de doute sur un de leurs clients et surtout les services auxquels il faut s’adresser.

Les commerçants des métaux précieux et pierres précieuses sont parmi les catégories tenues par l’obligation légale de déclarer systématiquement les transactions qu’ils jugent suspectes. Ces commerçants sont tenus de vérifier l’identité et le métier du client pour toutes opérations en espèces supérieures à 150.000 dirhams. Ils doivent également se doter d’un dispositif de contrôle interne et faire une déclaration de soupçons auprès de l’ANRF en cas du moindre doute sur l’origine des fonds ou sur l’identité du client.

D’après le quotidien, le secteur des bijouteries est le terrain de prédilection des professionnels du blanchiment des capitaux. Et ce, notamment en raison du fait que le personnel qui travaille dans ce secteur n’est pas très au fait de la nouvelle réglementation et traitent tous leurs clients de la même manière. C’est d’ailleurs pour cette raison que les services de la Douane organisent régulièrement des campagnes de sensibilisation au profit de ces commerçants quant à la gravité que revêt du délit de blanchiment des capitaux. Ils leur expliquent les obligations légales leur incombant, afin de prévenir les risques liés au blanchiment des capitaux.

Par Amyne Asmlal
Le 26/03/2023 à 21h51