Je crois que c’est dans le Zarathoustra de Nietzsche que le héros éponyme s’écrie: «Donnez-moi des ennemis dont je puisse être fier!»
Au cours des derniers jours, j’ai repensé deux fois à cette phrase.
Tout d’abord à l’occasion de la nomination de Stéphane Séjourné comme ministre français des Affaires étrangères. D’accord, ce monsieur n’est pas vraiment notre ennemi, j’espère même qu’il deviendra notre ami quand il aura repris ses esprits; mais il s’est proclamé notre adversaire, comme ça, sans raison, sans que nous lui ayons rien fait, en faisant adopter par le Parlement européen une résolution hostile à notre pays.
De quoi j’m’occupe, Stéph’?
Passe-t-il, ce zig, le test de Zarathoustra? Pouvons-nous être fiers d’avoir un tel «ennemi»? A-t-il des capacités intellectuelles hors du commun, un passé prestigieux, des réalisations marquantes? On a beau chercher, on ne voit pas. C’est plutôt un p’tit gars vaguement diplômé de l’université de Poitiers -ni X, ni Normale Sup’, ni ENA. Ses seuls faits d’armes? En 2006, il a participé au blocage de l’université de Poitiers (il a fait les sandwichs?) et à l’occupation des locaux du Medef (il s’est assis sur la photocopieuse?).
C’est quand même du pipi de chat comparé à la Longue Marche, à la prise du Palais d’hiver ou à Napoléon au pont d’Arcole.
Et ce sont les sandwichs et la photocopieuse qui l’autorisent à s’en prendre à un Royaume millénaire?
Mais le pire, c’est que cet homme qui occupe l’un des premiers postes de la République ne parle pas… français. Dès sa première déclaration, il a fait trois erreurs pour lesquelles j’aurais mis des étudiants fautifs au piquet. Élève Séjourné, vous êtes nul, on ne dit pas «sur le point de vue», on dit «du point de vue»; on ne dit pas «ce qu’ont besoin les Ukrainiens» mais «ce dont ont besoin les Ukrainiens»; on ne dit pas «la France donnera un coup de main», on trouve une formulation à la hauteur du rang que prétend occuper le pays.
Soyons magnanimes. Lors de sa prochaine visite dans notre pays, nous prévoirons pour lui quelques petits cours de rattrapage. Nous avons quatre prix Goncourt, il s’en trouvera bien un(e) de libre pour lui apprendre l’accord des participes ou la concordance des temps. Il pourra ainsi nous exprimer ses sentiments (nouvellement) amicaux sans torturer la syntaxe ni massacrer la grammaire.
La seconde fois que j’ai pensé à la phrase de Nietzsche, c’est quand j’ai lu dans la presse que l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, était allé parler du Sahara marocain avec des responsables sud-africains. On le voit sur une photo s’esbaudir avec une espèce de lamantin femelle qui est quelque chose là-bas.
Qu’est-il allé faire dans cette galère, ce Staff’ malavisé?
Ces gens incapables de pacifier leur pays, le plus violent d’Afrique, incapables de fournir les services les plus élémentaires à leur peuple, se sont proclamés nos ennemis juste pour avoir une «cause» qui leur permette de parader dans les forums internationaux et de détourner l’attention de leur gestion calamiteuse.
Moi qui parle afrikaans, je peux lire dans des textes émanant du Vrystaat, l’ancien Orange Free State, le mépris profond dans lequel les descendants des Boers tiennent les Noirs qui prétendent les gouverner et le fait irréfutable qu’ils ne se sentent pas liés à eux. En d’autres termes, le lamantin et ses complices soutiennent le Polisario alors qu’ils ont, au cœur de leur simulacre de pays, un Polisario blanc qui leur tire la langue et qui prendra tôt ou tard les armes contre eux. Bravo, la cohérence!
Bref, entre Stéph’, Staff’ et les Sud-Af’s, on n’a que des médiocres contre nous.
Ô Zeus! Donne-nous des ennemis dont nous puissions être fiers!