La scène du fkih affligeant une «falaqa» (coup de bâton sur la plante des pieds) à des enfants dans une école coranique, dans la région de Chaouen a fait vite le tour des réseaux sociaux, il y a quelques jours. Des images qui ont également suscité des réactions mitigées, mais surtout beaucoup d’indignation. La police est intervenue et l’affaire est passée devant la justice. Cette dernière vient de rendre son verdict. L’affaire est close, commente le quotidien Assabah qui revient sur ce sujet dans son édition du week-end des 11 et 12 juin.
Ainsi, le tribunal de première instance de Chaouen a déclaré l’imam de la mosquée Dekina, à Bab Taza, coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a, en conséquence, été condamné à trois mois de prison avec sursis pour coups et blessures contre un enfant mineur de moins de 15 ans. Le jugement, en première instance, intervient une semaine après l’arrestation de l’imam et son adjoint juste après la diffusion de la vidéo, précise le quotidien.
Le 1er juin, la Direction générale de la Sûreté nationale annonçait, en effet, que des éléments du service préfectoral de la police judiciaire de Tanger venaient de procéder à l'arrestation d’un individu de 44 ans, apparu dans une vidéo véhiculée sur les réseaux sociaux, en train d’exposer des enfants mineurs à des actes de violence délibérés dans une salle d'enseignement traditionnel.
Les services de veille informatique de la DGSN, rappelle le quotidien, ont détecté cette vidéo sur les réseaux sociaux, montrant l'imam d'une mosquée située dans le quartier de Bab Taza, usant de violences à l'encontre de mineurs, qui assistaient à des cours d'enseignement traditionnel. Le mis en cause a été, par la suite, confié aux services de la Gendarmerie royale, territorialement compétents, sur instructions du Parquet.
L’enregistrement d’une durée de 56 secondes montre le fkih, aidé de son assistant, en train de violenter plusieurs élèves de l’école d’enseignement traditionnel qu’il dirige, note le quotidien. C’était lors d’une séance d’apprentissage du Coran et ceux qui n’ont pas pu retenir le chapitre du jour ont eu droit à la «falaqa», une méthode de punition très réputée dans ce genre d’établissement à travers le pays. Bien sûr, ni le fkih ni son assistant n’ont été perturbés à aucun moment, pendant toute l’opération, par les pleurs et les prières et supplications des enfants. Il ne s’est pas non plus inquiété des conséquences que son acte pourrait avoir sur l’état psychique des enfants, et plus tard dans leur vie d’adulte.
Après son arrestation, souligne le quotidien, le fkih a été soumis à un interrogatoire poussé mené par les services de la gendarmerie, compétents en matière de police judiciaire. Ces derniers, après avoir recueilli sa version des faits, ont surtout voulu savoir s’il était éventuellement impliqué dans d’autres actes à caractère délictuel ou même criminel.