Alors que de plus en plus d’enfants ont accès à Internet, bien souvent qu'ils ne soient supervisés par leurs parents, Kaspersky et le cabinet d’étude Immersion se sont intéressés à la perception des parents vis-à-vis des activités en ligne de leurs enfants, et leur capacité à les accompagner vers une utilisation plus sûre d’Internet. L'enquête menée par Kaspersky a été réalisé sur un échantillon de 1131 parents, dont 52% de filles et 48% de garçons. Selon le niveau d’éducation, 58% des répondants ont un enfant scolarisé à l’école primaire, 27% au collège et 15% au lycée.
Selon les résultats de cette enquête, l'âge de la première connexion à internet est de plus en plus jeune: 58% des parents qui ont été interrogés ont indiqué que leurs enfants étaient scolarisés dans le cycle primaire.
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Si 9 parents sur 10 se sentent dépassés par leurs enfants dans tout ce qui concerne le numérique, l’utilisation d’outils tels que les contrôles parentaux peinent à s’imposer. Pourtant, 60% des parents indiquent ne pas faire confiance à leur enfant pour avoir un usage responsable des appareils et contenus numériques.
Danger virtuel Alors que 3% des parents d’élèves marocains pensent que leur enfant a été confronté à un cyber-harcèlement en ligne, 10% d’entre eux ont pourtant déjà été convoqués à l’école parce que leur enfant aurait participé à l’humiliation d’un autre enfant sur les réseaux sociaux, indiquent les auteurs de l’enquête.
De la même manière, alors que les chiffres de l’Unesco parlent d’un enfant sur trois qui recevrait des messages à caractère sexuel sur les réseaux sociaux, 9% des parents qui ont été interrogés dans le cadre de cette étude indiquent que leur enfant est régulièrement confronté à ce genre de contenu sexuel ou choquant en ligne. Et un parent sur quatre admet toutefois que leur enfant «a déjà été confronté à ce type de problème».
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En parallèle, 83% des parents marocains estiment que leurs enfants sont trop souvent confrontés à du contenu violent sur Internet. 82% des parents estiment que les divertissements numériques prennent trop de place dans la vie des enfants. Enfin, 39% des parents marocains désapprouvent l’usage de TikTok par leurs enfants, tout en sachant qu’ils y sont inscrits.
Gap générationnel De même, l’enquête révèle qu’un parent sur trois estime que leur enfant est moins sociable depuis qu’il dispose d’un smartphone. Les risques de surexpositions aux écrans et à Internet ne sont donc pas uniquement liés aux mauvaises expériences qu’un enfant peut subir en ligne, mais également aux risques sur son développement et sa sociabilité.
Alors que 31% des parents marocains ont remarqué une baisse de cette sociabilité, ils sont 9 sur 10 à avoir indiqué avoir déjà été en conflit avec leur enfant à cause d’un sujet lié au numérique. Ils sont également 9 sur 10 à se sentir totalement dépassés par leurs enfants dans tout ce qui touche au numérique.
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«L’écart entre les enfants et les adultes est exacerbé sur Internet. Le fait que les parents se sentent dépassés par les centres d’intérêt de leurs enfants, ou même leurs compétences numériques provoque plusieurs problèmes. D'un côté, les enfants vont percevoir leurs parents comme incompétents s’ils ont des questions concernant l’utilisation ou l’accès à certains types de contenus et ainsi se retrouver livrés à eux-mêmes en cas de danger. D’un autre côté le dialogue étant rompu entre les deux parties, il sera toujours compliqué de trouver le juste équilibre entre la limitation, l’interdiction et le laxisme», explique Bertrand Trastour, directeur général France et Afrique du Nord de Kaspersky.
Plus grave encore, le fait que les parents se sentent dépassés par leurs enfants sur Internet leur fait également perdre confiance dans leurs compétences dans l’accompagnement de leurs enfants vers plus de sécurité numérique. En effet, 78% des parents marocains interrogés estiment ne pas être suffisamment informés sur la manière de protéger leurs enfants des dangers sur Internet. Seuls un peu plus de la moitié estiment être en mesure de réagir si leurs enfants étaient victimes de cyber-harcèlement.