Dans un reportage consacré à l’évacuation des déchets contaminés des centres hospitaliers, Al Ahdath Al Maghribia revient sur le quotidien des agents chargés d’évacuer les résidus et débris infectés par le coronavirus.
Telle est la mission qui incombe à Yasser, jeune homme de 29 ans, technicien responsable de l’hygiène hospitalière, qui, tous les mardis et vendredis, accueille, muni d’un cahier des charges, le véhicule chargé de la collecte des déchets médicaux de l’hôpital de Sidi Moumen à Casablanca. Selon les données communiquées au journal, l’hôpital rejette entre 950 et 1.200 kg de déchets toutes les 72 heures, soit, lors de chaque collecte.
L’évacuation des matières infectées (masques, combinaisons, kits de dépistage...) suit un protocole strict. Si le traitement des déchets issus des soins médicaux est une question de gestion avant d’être une question technique, elle dépend entièrement de l’engagement de l’ensemble du personnel des établissements sanitaires.
Les gants, masques et kits de dépistage, ainsi que les différents médicaments utilisés pour atténuer les effets du coronavirus génèrent de nombreux déchets, sources potentielles de contaminations. La destruction de ce type de déchets doit donc être réalisée selon un processus qui garantit la sécurité du personnel en charge d’une telle opération et ne doit en aucun cas être traitée de manière impropre, comme le préconise l’Organisation mondiale de la Santé dans son manuel de gestion des déchets de soins médicaux.
Au Maroc, c’est le décret N° 2.09.139, institué le 21 mai 2009, qui fixe les modalités de traitement et d'élimination des déchets médicaux et pharmaceutiques ainsi que les modalités de délivrance de l'autorisation de collecte et de transport de ces déchets. La loi prévoit 4 catégories de déchets. Les déchets du Covid-19 entrent dans la catégorie 1, celle comportant un risque d'infection du fait «qu'ils contiennent des micro-organismes viables ou des toxines susceptibles de causer la maladie chez l'homme ou chez d'autres organismes vivants ainsi que les organes et tissus humains ou animaux non identifiables», précise l’article 3 du décret.
Face au risque infectieux élevé de ces déchets, les déchets chimiques subissent en effet un traitement spécial. Ils sont destinés principalement à l'incinération. D’autres techniques de transformation sont de mise, comme l’autoclave, un procédé de stérilisation à chaleur humide, très utilisé en milieu hospitalier.