Le nouveau variant du Sars-Cov-2, baptisé Omicron, a été détecté le jeudi 25 novembre 2021, en Afrique du Sud. Quelques jours à peine après sa découverte, il s’était déjà propagé à une vitesse fulgurante dans de nombreux pays, notamment en Europe, qui ont renforcé leurs mesures restrictives, tandis que d’autres ont même instauré un confinement.
Au Maroc, depuis le 15 décembre, date de l'apparition du premier cas d'Omicron sur le territoire national, 27 autres nouveaux cas ont été enregistrés, portant le nombre total des contaminations à la nouvelle souche à 28, en plus de 46 cas possibles, et ce, dans 7 foyers familiaux avec 8 cas isolés.
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Une nouvelle vague épidémique est-elle à craindre? Cette éventualité est confirmée par El Mustapha El Fahim, responsable de la plateforme génomique fonctionnelle au Centre national pour la recherche scientifique et technique, contacté par Le360.
- Le variant Omicron est-il plus virulent que les autres variants du Covid-19?D’après les chiffres recueillis par l’Afrique du Sud, l’Angleterre et les USA, tous les 2 à 3 jours, le nombre de cas Omicron double. En termes de virulence, les mêmes données ont indiqué qu’Omicron serait moins virulent que Delta, et cela se mesure par le nombre de personnes hospitalisées, le nombre de personnes ayant recouru au besoin d’oxygène, aux services d’urgence et aux unités de soins intensifs, et au nombre de morts. La vague liée au variant Delta a été beaucoup plus meurtrière que celle d’Omicron, du moins, c’est ce qu’indiquent les données en Afrique du Sud.
- Comment le variant Omicron est-il détecté par les tests ?Les personnes suspectes, à savoir les rapatriés et où il y a éclosion de foyers, passent d’abord par le test PCR classique ou primaire qui va confirmer leur positivité.
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Par la suite, elles feront un test de criblage ou un test de variant spécifique, qui démontre une suspicion de contamination par Omicron. Le séquençage qui a lieu à la fin va confirmer la présence du variant Omicron.
- Qu’en est- il de sa prévalence?Nous n’avons toujours pas de données. C’est une question sur laquelle nous travaillons actuellement, et à laquelle nous répondrons très prochainement. Par exemple, si nous avons 300 cas qui sont positifs, il faut sélectionner un échantillon, et réaliser un séquençage complet pour avoir une idée sur la prévalence. Jusqu’à maintenant, nous ne pouvons pas parler de prévalence ou de domination, car nous nous focalisons sur les cas suspects et les cas probables. En Afrique du Sud, il a fallu attendre 3 semaines pour conclure que 90% des nouvelles infections sont causées par le variant Omicron.
- Quelle est l’efficacité de la troisième dose sur la variant Omicron?Les études ont démontré que le nombre d’anticorps neutralisants va diminuer après 6 mois. Toutefois, Omicron a développé une certaine capacité à échapper à un certain type d’anticorps. C’est là qu’intervient la 3e dose, de rappel. Celle-ci permet de «booster» notre système immunitaire, en augmentant le nombre d’anticorps qui ont gardé leur potentiel neutralisant. Ces derniers vont, en quelque sorte, remplacer la perte qui a été causée par les mutations.
- Comment expliquez-vous la transmissibilité d’Omicron chez les enfants de moins de 11 ans?La protéine Spike est la clé qui permet au Sars-CoV-2 de pénétrer dans nos cellules. Elle est en outre l’une des cibles de notre système immunitaire face à l’infection, et celle des vaccins actuellement en développement.
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C’est en effet elle qui permet au coronavirus de pénétrer dans les cellules humaines, via des récepteurs nommés enzyme de conversion de l'angiotensine 2 ou ACE 2, qui sont très faibles chez les enfants de moins de 10 ans, et dont le nombre augmente avec l’âge. Omicron a acquis à travers les mutations de sa Spike, une affinité très élevée pour les récepteurs.
Pour la souche classique, il y a une affinité entre la Spike et le récepteur. Cependant, quand l’affinité augmente entre ces deux composants, comme c’est le cas pour Omicron, même si le nombre de récepteurs est faible dans le corps, le virus va toucher les cellules des enfants et se multiplier dans celles-ci.
- A partir de quel moment sera-t-il dominant au Maroc?Le 21 décembre 2021, nous avons détecté les premiers cas et avons dénombré plusieurs foyers. Lorsque nous avons plusieurs foyers, nous passons à la phase 2 de l’épidémie. C’est-à-dire que le virus commence à se transmettre, et cela va bientôt se ressentir sur le nombre de cas positifs. Etant donné, qu’il est moins virulent, les personnes ayant contracté l’Omicron, au bout de 5 à 6 jours, n’auront plus le virus dans leur corps et n’auront même pas besoin de faire un test PCR pour vérifier qu’elles sont négatives.
Toutefois, les prédictions, qui sont faites par les épidémiologistes, laissent penser que la courbe ascendante va prendre son élan à la mi-janvier, et à partir de la 5e semaine, la courbe va commencer à baisser. Pour Omicron, il y a deux caractéristiques: la montée est fulgurante, mais la descente est rapide aussi. Pour éviter sa propagation, nous devons tout simplement respecter les mesures barrières et accélérer la campagne vaccinale.