A deux semaines de la rentrée scolaire, programmée le 1er octobre 2021, et le retour des enfants de moins de 12 ans à l’école, l’épidémie liée au Covid-19 pourrait connaître de nouveaux pics et faire des ravages au sein de cette tranche d’âge, qui selon les dernières études, est également susceptible d’être touchée par le variant Delta.
Cette catégorie de population hautement exposée à des risques de contagiosité n’a toujours pas accès aux vaccins. Une situation particulièrement difficile pour les enfants souffrant de pathologies graves, comme le diabète par exemple, et leur famille.
Or, cette décision de ne toujours pas élargir le processus de vaccination aux moins de 12 ans laisserait penser que ces concernés disposent d’une immunité forte pour contrer le coronavirus en cas de contamination.
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Contacté par Le360, Hassan Afilal, pédiatre et président de la Société marocaine de pédiatrie (SMP), explique que «les enfants de moins 12 ans qui développent des formes plus graves et agressives du Covid-19, sont ceux qui ont une comorbidité, c’est-à-dire qu’en plus du Covid, ils ont un diabète, une cardiopathie, ou souffrent d’une très grande obésité. Pour ces enfants contaminés, les dégâts sont plus importants et l’infection est plus grave».
D’ailleurs, pour ces moins de 12 ans, le Covid-19 peut entraîner une maladie prolongée et des symptômes persistants, y compris chez ceux qui n’ont pas eu d’antécédents de santé chronique et qui n’ont pas été hospitalisés. «En cas d'agression du poumon après infection, nous plaçons les enfants sous ventilation assistée, et ces derniers ont plus de chance de développer une forme de Covid dit long. Ce qui se passe, c'est qu'avec le virus, nous avons des pathologies immunitaires qui font que ces enfants-là développent des problèmes cardiaques et des syndromes inflammatoires, en post-covid», précise le pédiatre.
Dans ce sens, l’éventualité de faire face une remontée des cas de contamination chez cette population des moins de 12 ans, après la reprise scolaire, n’est pas à exclure.
En effet, pour ce professionnel de santé, à partir du moment où il y a un mélange de la population, il y a une augmentation des chiffres, d’où l’importance de vacciner cette tranche d’âge. D’après lui, «en immunisant l'enfant, nous protégeons les frères, les parents et les grands-parents. Nous avons un devoir envers notre communauté, c’est-à-dire qu’en faisant vacciner ces enfants, ils ne pourront plus constituer un moyen d’agression pour leur entourage».
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Il ajoute que «quand le virus circule, il entraîne la naissance de nouveaux variants, certains sont faibles et vont mourir d'eux-mêmes, alors que d'autres peuvent être extrêmement agressifs, et c'est le cas du variant Delta. Pour une personne infectée, six autres sont contaminées» .
Aziz Nahya, directeur de la coopération et de la promotion de l’enseignement scolaire privé au ministère de l’Education nationale, qui était l'invité de l'émission matinale de la Radio d'information marocaine Rim Radio, le lundi 30 août, avait par ailleurs évoqué que quelques 117 enfants ont été admis en réanimation au cours du mois d’août. Parmi eux, 8 ont perdu la vie.
Alors que les autres tranches d’âges, à savoir les 12 ans et plus, sont de mieux en mieux immunisés par le vaccin, c’est parmi les plus jeunes que les clusters commenceront à se concentrer. Autant d’arguments qui plaident en faveur d’une meilleure protection de ces enfants de moins de 12 ans, car en étant de plus en contaminés, ils auront un rôle croissant dans la propagation du virus.