Corruption à Casablanca: des juges épinglés par des enregistrements audio

Le procès des magistrats du ministère public impliqués dans des affaires de corruption a repris.. DR

Revue de presseLe procès des magistrats du ministère public impliqués dans des affaires de corruption a repris. Le juge a décidé de confronter toutes les personnes mises en cause avec des enregistrements téléphoniques. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 01/03/2023 à 21h30

Ceux qui auront assisté à ce procès dans lequel est impliqué deux procureurs du roi, un avocat, des policiers, deux fonctionnaires et des intermédiaires auront tout entendu de leur propres oreilles. Ou du moins un enregistrement audio qui restitue une grande partie des affaires de corruption dans lesquelles sont impliqués les mis en cause.

Le magistrat qui mène le procès n’a, effectivement, pas hésité à repasser entièrement les enregistrements audio qui retracent l’essentiel de cette affaire.

Cela s’est passé à la Chambre chargée des crimes financiers à la Cour d’appel de Casablanca, précise le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 2 mars.

Le procès a démarré mardi dans l’après-midi, et le juge a passé en revue des communications téléphoniques de personnes ayant été impliquées dans des affaires pénales et dans lesquels les mis en cause sont intervenus, chacun à son niveau, pour faire bénéficier ces personnes de liberté provisoire.

La nature des interventions diffère, en fait, selon la nature des affaires dans lesquelles ces personnes sont impliquées. Cela va de la mise en liberté provisoire jusqu’à l’allègement des peines auxquelles elles ont été condamnées.

Le quotidien parle de pas moins de 21 communications, dont certaines ont été effectuées par l’intermédiaire également impliqué dans ce procès. Par exemple, poursuit le quotidien, certains de ces enregistrements contiennent des éléments qui impliquent clairement le mis en cause dans une intercession auprès du procureur du roi, également accusé dans l’affaire, au profit d’un chauffeur de bus.

Lors du même procès, ajoute Assabah, plusieurs accusés ont tout simplement rejeté les déclarations qu’ils avaient déjà faites devant la police judiciaire. Ce qui, d’après le journal, remet de nouveau sur la table du débat le poids juridique et l’opposabilité aux accusés devant le juge, des propos consignés dans les PV de la police judiciaire. Mais c’est un autre sujet.

Au fil de ce procès, le quotidien nous apprend qu’une fonctionnaire également impliquée dans cette affaire a demandé une nouvelle confrontation avec l’intermédiaire, ce que le juge a refusé. Cette dernière aurait, d’après le quotidien joué un rôle central dans certains dossiers liés à l’hooliganisme et aurait même intervenu pour qu’une personne impliquée dans ce dossier puisse être relaxée en contrepartie d’une somme d’argent.

Par Amyne Asmlal
Le 01/03/2023 à 21h30