Le ministre de l’Enseignement supérieur, Azzeddine El Midaoui, est actuellement sous le feu des critiques suite à la décision d’instaurer une hausse substantielle des frais d’inscription pour les fonctionnaires inscrits dans les universités publiques. «Le ministère a fixé de nouveaux montants oscillant entre 6.000 et 17.000 dirhams, variables selon le cycle universitaire visé», rapporte Al Akhbar dans son édition du mardi 4 novembre.
Cette décision a suscité une vive opposition de la part de parlementaires et d’acteurs éducatifs, qui y voient une mesure inéquitable et une entorse au principe de gratuité de l’enseignement public. La polémique s’est amplifiée à la suite de la circulation de documents internes au sein d’établissements universitaires, confirmant l’obligation pour les étudiants-fonctionnaires de s’acquitter de sommes jugées exorbitantes pour accéder aux cycles de la licence professionnelle, du master ou du doctorat. La catégorie concernée y perçoit une entrave à son droit légitime au développement des compétences et à l’épanouissement académique.
Dans ce climat tendu, une parlementaire de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a interpellé le ministre par une question écrite, dénonçant une «orientation grave vers la transformation de l’université en un espace commercial». Elle a rappelé que l’enseignement public est un droit constitutionnel garanti à tous les citoyens, sans distinction, et a souligné que l’imposition de tels frais sape les principes d’égalité des chances et d’accès au savoir. L’élue a en conséquence appelé au retrait immédiat de cette mesure et à l’ouverture d’un dialogue sur le financement de l’enseignement supérieur, afin de concilier impératifs budgétaires et justice sociale.
Parallèlement, les syndicats et les étudiants-fonctionnaires touchés ont exprimé leur profond mécontentement, estimant que cette réforme «consacre une logique d’exclusion sociale au sein de l’université marocaine». Ils déplorent «l’absence d’une vision sociale» de la part du ministère, à un moment où le gouvernement se devrait au contraire de favoriser l’apprentissage tout au long de la vie et d’élargir l’horizon de formation des ressources humaines.
«Pour de nombreux observateurs du monde universitaire, cette décision reflète une évolution philosophique inquiétante: le passage d’une logique de service public à une logique de marché et de rentabilité», souligne l Akhbar. Selon ces derniers, «cette mutation ne fait qu’accentuer les disparités sociales et restreindre les perspectives d’ascension professionnelle et intellectuelle des fonctionnaires aspirant à parfaire leur parcours académique».






