Circoncision collective à Chefchaouen: les appels à l’ouverture d’une enquête se multiplient

Le Centre hospitalier universitaire Mohammed VI à Tanger. (S.Kadry/Le360)

Une campagne de circoncision collective organisée par une association locale à Chefchaouen, au profit de quarante enfants, a mal tourné pour cinq d’entre eux qui ont contracté de sévères infections. Dans une question écrite adressée, lundi 14 octobre, au ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, le député pamiste Abderrahim Bouazza appelle à l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.

Le 15/10/2024 à 10h41

Dans une question écrite adressée, lundi 14 octobre, au ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, le député pamiste Abderrahim Bouazza réclame l’ouverture d’une enquête après que cinq enfants ont contracté de sévères infections à la suite d’une circoncision collective organisée à l’hôpital de Chefchaouen par une association locale.

Le député rappelle ainsi que 40 enfants ont été circoncis, le 20 septembre 2024, à l’occasion de l’Aïd Al Mawlid. Toutefois, quatre jours après l’intervention, cinq d’entre eux ont dû être transférés d’urgence au service pédiatrique du Centre hospitalier universitaire de Tanger.

Les parents des enfants hospitalisés exhortent eux aussi les responsables à ouvrir d’urgence une enquête afin de faire toute la lumière sur cet incident. Ils demandent que les responsabilités soient établies et que l’intégralité des circonstances entourant ce drame soit révélée.

Ils s’interrogent notamment sur la possibilité d’erreurs médicales ou d’un défaut de stérilisation des équipements utilisés lors des interventions.

Les récits bouleversants de parents viennent appuyer ces appels. Abdennour, précédemment interrogé par Le360, avait ainsi témoigné de l’aggravation rapide de l’état de santé de son fils: «Moins de quatre jours après l’opération, mon enfant a développé de sérieuses infections au niveau de son appareil génital. Nous avons attendu pendant plus de 22 jours que son état se stabilise, en vain.»

Selon Saâd Al Andaloussi, professeur assistant en chirurgie pédiatrique et urologique, les jeunes patients sont dans un état préoccupant. «Ils souffrent d’infections graves des organes génitaux externes. Nous leur administrons des antibiotiques, mais leur état demeure critique», avait-il expliqué.

Le médecin avait également précisé que certaines lésions pourraient nécessiter des interventions chirurgicales supplémentaires, bien que l’évaluation complète des séquelles ne puisse être faite tant que les plaies ne sont pas complètement cicatrisées.

Par Said Kadry
Le 15/10/2024 à 10h41