Chantage électronique: la DGSN fait le point

DR

Revue de presseKiosque360. La Direction générale de la sûreté nationale a mis à nu 384 crimes électroniques, en majorité relevant du chantage sexuel, enregistrés au Maroc durant les 11 premiers mois de 2019.

Le 05/12/2019 à 21h26

Les chiffres des crimes de chantage via Internet commis sur le territoire marocain durant la période allant du 1er janvier au 20 novembre 2019 viennent d’être divulgués. Selon Al Akhbar de ce vendredi 6 décembre, la DGSN a réussi, durant les onze premiers mois de l’année en cours, à mettre à nu quelque 384 crimes électroniques, pour la plupart à caractère sexuel, et dont un grand nombre visait des étrangers établis en dehors du royaume.

Lors d’une journée d’étude sur les «crimes de chantage sexuel», organisée à l’Institut royal de la police à Kénitra ce jeudi 5 décembre, le DGSN a également fait état d’une baisse de ces crimes électroniques, qui avaient enregistré 407 cas pour la même période en 2018.

Nombre de ces crimes via internet entrent dans un cadre plutôt transfrontalier, explique la DGSN, puisque quelque 61 crimes électroniques de chantage sexuel ont été transférés cette année à Interpol, qui a mis la main sur les contrevenants et engagé des poursuites judiciaires à leur encontre. De même, 9 autres cas transfrontaliers ont été soumis au ministère des Affaires étrangères et de la coopération en vue de les traiter par le canal diplomatique. Ces crimes transfrontaliers sont plutôt en hausse, puisqu’en 2018 la DGSN n’a transféré que 44 cas à Interpol.

Pour ce qui est des affaires concernant strictement le Maroc, ce sont quelque 252 cas de chantage électronique, à majorité à caractère sexuel, qui ont été traités par les services de la DGSN.

Pour sa part, Mohamed El Khadraoui, chargé de communication au sein du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a précisé que le chantage sexuel via Internet tombe sous coup de la loi en tant que «crime électronique». Ce crime est puni par le Code pénal marocain depuis qu’il l’a intégré il y a deux décennies dans le cadre de l’adaptation de la législation au développement sans précédent des nouvelles technologies de l’information et en vue de faire face au mauvais usage vers lequel ces technologies pouvaient être détournées. D’ailleurs, en cas d’insuffisance de la formulation du code pénal, le juge marocain a souvent recours à la Convention de Budapest, que le royaume est le premier pays non-européen à avoir ratifiée, pour qualifier et punir les crimes électroniques.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 05/12/2019 à 21h26