Centre de réhabilitation psychosociale du CHU de Casablanca: un espace de développement pour les personnes atteintes de troubles mentaux

Le centre de réhabilitation psycho-sociale du CHU Ibn Rochd à Casablanca.

Le 23/04/2023 à 15h03

VidéoLe centre de réhabilitation psychosociale du CHU Ibn Rochd à Casablanca, inauguré le 5 avril dernier, accueille déjà de nombreux bénéficiaires. Voici les principales activités et missions de cet espace de développement et d’apprentissage pour les personnes souffrant de troubles mentaux.

Le Centre de réhabilitation psychosociale du CHU Ibn Rochd à Casablanca accueille depuis quelques semaines ses premiers patients. Dans cet espace d’accompagnement psychologique, la priorité est donnée à l’apprentissage et au développement personnel, l’objectif étant de permettre aux personnes suivies de réintégrer la société et de reprendre leur vie en main.

Le centre offre un accompagnement spécifique aux personnes atteintes de troubles mentaux, mais qui sont dans un état stable. La coordination étroite entre le service de psychiatrie et l’administration du CHU est une particularité qui permet leur prise en charge dans les meilleures conditions.

Des ateliers diversifiés

«Cette structure est dédiée aux personnes atteintes de maladies psychiques chroniques dont l’état est stable, mais qui rencontrent toujours des difficultés les empêchant de s’intégrer totalement dans la société. Notre mission est de les doter des moyens et mécanismes nécessaires pour surmonter leurs difficultés», explique Dr. Salma Erraoui, psychiatre et membre de l’équipe du centre dans sa déclaration pour Le360.

Pour ce faire, le centre propose des ateliers qui permettent aux bénéficiaires d’acquérir différentes compétences. Parmi ceux-ci, on citera les ateliers de réhabilitation cognitive, qui aident les patients à travailler sur la concentration, la mémoire, la planification, l’exécution des tâches, ainsi que sur les capacités manuelles.D’autres ateliers de sensibilisation à la maladie ou des séances de psychothérapie de groupe les aident à mieux lutter contre leurs troubles et à améliorer leur santé mentale, détaille Dr. Salma Erraoui.

Les patients bénéficient aussi de formations à des métiers manuels (cuisine, coiffure, poterie, et), artistiques (théâtre, musique, art-thérapie), ou encore d’ateliers culturels (lecture, écriture, langues). «Ces ateliers ont pour objectif de renforcer la confiance en soi des patients et de les aider à acquérir une autonomie dans leur vie quotidienne», indiqué la spécialiste.

Intégrer le marché de l’emploi

En plus de les aider à surmonter leurs troubles, les activités du centre visent surtout à aider les bénéficiaires à réintégrer la société et devenir des acteurs sociaux et économiques à part entière. «Il est primordial pour ces personnes d’apprendre un métier pour pouvoir accéder au marché de l’emploi et s’assurer un revenu stable, garant d’une autonomie financière», explique Rachida, formatrice dans l’atelier de coiffure. «Nous essayons de les former à leur rythme, et surtout à leur faire aimer le métier», poursuit-elle, assurant avec satisfaction que les efforts des équipes du centre donnent déjà leurs fruits. «Ils sont très réactifs, et en quittant l’atelier, ils maîtrisent déjà de nouvelles compétences et ont l’ambition d’avoir une activité qui leur génère un revenu», se félicite notre interlocutrice.

Son enthousiasme est partagé par «ses élèves» du jour, comme cette bénéficiaire interrogée par Le360, qui témoigne de l’importance qu’a prise cet atelier dans son quotidien. «Je commence à m’apprécier moi-même et à mieux prendre soin de moi. Je suis désormais capable de me coiffer moi-même, et j’ai aussi appris à réussir des brushings et même des coupes», lance-t-elle d’une voix émue.

Et d’ajouter : «Je conseille à toutes les personnes qui souffrent d’un trouble mental d’exercer une activité qu’elles aiment et, surtout, de faire confiance à leur médecin et de suivre tous ses conseils».

Rappelons que le centre de réhabilitation psychosociale du CHU Ibn Rochd a été réalisé par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, via un investissement de l’ordre de 10,5 millions de dirhams. Le projet vise à renforcer l’offre médicale existante et à améliorer l’accès aux soins des populations les plus démunies, en intégrant une approche sociale complémentaire dans les mécanismes d’accompagnement des patients et des bénéficiaires.

Par Fatima Zahra El Aouni et Khalil Essalak
Le 23/04/2023 à 15h03