Mardi dernier, dans la soirée, le juge d’instruction près la cour d’appel de Casablanca a examiné les cas de quatre avocats qui ont été déférés par le procureur général près la même cour. Reconnus coupables de participation à des crimes de corruption, d’intercession (ou samsara) dans des affaires de justice au profit de clients et de violations de données personnelles, ils ont été placés en dépôt à la prison sur instruction du procureur général près la cour d’appel de Casablanca.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition du vendredi 21 juillet, une avocate est mise en cause, de même qu’un avocat actuellement membre du Conseil de l’ordre du barreau de Casablanca, alors qu’un autre y a siégé précédemment.
Si le procureur général avait demandé au juge de placer trois avocats en prison, le juge d’instruction a fini, suite à une enquête préliminaire menée le même jour, par envoyer le quatrième derrière les barreaux, arguant la gravité des faits qui lui sont reprochés au même titre que ses collègues. Ces derniers sont en effet accusés d’avoir interféré, moyennant des sommes d’argent, dans des dossiers examinés par la justice. Ils seraient impliqués dans l’affaire des 50 samsars de justice, dont des juges, actuellement jugés en état de liberté pour certains, et d’arrestation pour d’autres. Parmi tout ce beau monde, on retrouve l’accusé principal, un délégué judiciaire, présumé être la boîte noire du dossier des samsars de justice.
Assabah précise que ces avocats, pour cause de procédure spéciale concernant leur ordre, n’ont pas été entendus dans l’enquête préliminaire par la Brigade nationale de la police judiciaire, mais directement par le procureur général, en vertu de l’article 59 organisant la profession d’avocat. Cet article précise que toute enquête visant un avocat dans l’exercice de sa profession doit être menée par le procureur général ou un juge d’instruction, en présence du bâtonnier de l’ordre local des avocats ou d’un représentant désigné par lui en vue de le suppléer.
Les quatre avocats ont nié en bloc tous les faits qui leur sont reprochés, mais, selon Assabah, ils ont été confondus par des communications téléphoniques ainsi que par les déclarations d’autres accusés dans le même dossier. Pour sa part, la «boîte noire» continue à nier tous les faits qui lui sont reprochés.
Le quotidien arabophone précise également que certains avocats ont exigé que leurs collègues soient poursuivis en état de liberté car ils présentent toutes les garanties et conditions nécessaires à cet effet.