3.456 procédures judiciaires ont été engagées contre la mairie de Casablanca. Ce sont par conséquent des millions de dirhams qui lui sont réclamés. Une calamité qui menace d’assécher des caisses déjà insuffisamment remplies pour financer tous les projets de la ville.
C’est Al Akhbar qui révèle ce chiffre dans son édition du vendredi 27 octobre, expliquant que ces procédures s’ajoutent à celles qui ont fait l’objet de jugements cette année, pour un montant total de plus de 190 millions de dirhams.
La même source ajoute que désormais, le total des affaires engagées contre le Conseil de la ville porte sur un montant global de plus de 540 millions de dirhams. Il est prévu que la ville entame, selon Al Akhbar, des négociations avec les parties concernées afin de régler ce dû en plusieurs tranches. Parmi les bénéficiaires, le journal cite des entreprises et des coopératives nationales, ainsi que des délégataires de services urbains.
Dans le détail, le quotidien précise que sur les 3.456 affaires, plus d’un millier concernent des conflits sur des biens matériels, 242 sont relatives à des marchés publics et 949 dossiers sont en lien avec le programme de lutte contre les habitats menaçant ruine.
Par ailleurs, Al Akhbar explique que selon des documents obtenus, la mairie semble également peiner à obtenir des rabais sur les montants des affaires déjà jugées, alors que plusieurs autres communes ont réussi à réduire sensiblement leurs dus suite à des procédures judiciaires.
Citant Nabila Rmili lors de la dernière session du Conseil de la ville, le quotidien rapporte que cette dernière suit personnellement les dossiers judiciaires impliquant la ville. Des commissions spécialisées ont également été constituées afin d’assurer un suivi hebdomadaire des dossiers en question.
En parallèle, certains élus n’hésitent pas à dénoncer le phénomène, le comparant à un cancer qui ronge les finances de la mairie. D’autres s’étonnent que le budget consommé par les affaires jugées contre la ville dépasse de loin celui de certaines lignes budgétaires consacrées au développement de la métropole. C’est pourquoi d’aucuns soupçonnent l’existence d’un réseau qui fait du recours en justice contre la ville un moyen de s’enrichir.