Casablanca: on lui confisque son âne, il s'immole

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Revue de presseKiosque360. Un vendeur ambulant s’est immolé par le feu, mercredi 4 novembre, devant le siège de la commune Ben Msik à Casablanca, pour protester contre la saisie de sa bête de somme par les autorités.

Le 05/11/2015 à 23h58

Triste scène que celle qu’ont vécue les habitants du quartier Ben Msik à Casablanca, mercredi 4 novembre. Dans un mélange de désespoir et de rage, un vendeur ambulant a débarqué devant la commune du quartier, protestant contre la saisie de sa bête de somme par les autorités. Son appel au secours a rapidement viré au drame. L’homme s’est aspergé d’un liquide inflammable avant de déclencher le feu pour tenter de s'immoler, rapporte “Assabah” dans son édition du 6 novembre.

Criant à l’injustice devant une foule de plus en plus dense, le quarantenaire a justifié son geste par le fait qu'on lui a confisqué son unique gagne-pain. Le précieux animal permettait en effet de nourrir toute sa famille et de scolariser ses enfants. Le marchand avait découvert la disparition de la monture, quand il ne l'a pas retrouvée le lendemain à l’écurie d'El Haraouiyine. Il a été informé par le gardien des lieux que les autorités sont arrivées sur place la veille, en pleine nuit, et ont embarqué l’âne vers... la fourrière.

Selon “Assabah”, la foule avait à maintes reprises tenté de calmer le vendeur. En vain. Il s’est finalement immolé avant d’être secouru par quelques badauds qui sont intervenus pour éteindre le feu. La victime a été transportée à l’hôpital Ibn Roch où elle a reçu les soins nécessaires. Selon les dernières nouvelles, son état de santé s’améliore.

Ce malheureux fait divers n'est pas sans rappeler celui qu’a vécu Mohamed Bouaziz, le jeune marchand de fruits et légumes tunisien qui s’est immolé par le feu le 17 novembre 2010; à Sidi Bouzid. Agé de 26 ans, ce diplômé chômeur s'était aspergé d'essence devant la préfecture après s'être fait confisquer sa marchandise par la police municipale parce qu'il n'avait pas les autorisations nécessaires… La suite, tout le monde la connaît.

Par Rania Laabid
Le 05/11/2015 à 23h58