Casablanca: délocalisation des marchés de gros, qu’est-ce qui bloque au juste?

Le marché de gros des fruits et légumes de Casablanca.

Le marché de gros des fruits et légumes de Casablanca. . DR

C’est un secret de polichinelle: le Conseil communal de Casablanca se dirige vers la délocalisation extra-muros de l’ensemble des marchés de gros de la métropole. Un projet «réalisable» à condition de trouver le foncier approprié.

Le 06/01/2023 à 11h35

Un projet ambitieux et fortement réclamé par les Casablancais se heurte à un écueil, et pas des moindres. La délocalisation des marchés de gros de Casablanca, à savoir le marché de gros des fruits et légumes (Moulay Rachid), celui des poissons (Lahraouyine), celui de la vente d’œufs (La Gironde) et celui des volailles (Hay Mohammadi), ne se concrétisera pas de sitôt.

«Le projet de délocalisation de l’ensemble des marchés de gros de Casablanca figurera dans le nouveau Plan d’action communal (PAC). Sa réalisation est néanmoins conditionnée par l’assainissement du foncier», explique Moulay Ahmed Afilal, vice-président du Conseil communal de Casablanca, contacté par Le360.

Il s’agit d’un problème de taille, tout comme les ambitions des membres du Conseil de la ville qui s’inspirent du modèle français, et plus particulièrement du marché international de Rungis, pour donner corps à ce projet.

Un peu de détail pour comprendre. Le marché international de Rungis, le plus grand marché au monde de produits frais, sis à 15 kilomètres de Paris, s’étend sur une superficie de 232 hectares. Destiné exclusivement aux professionnels, ce marché est divisé en cinq univers: les fruits et légumes, les poissons et crustacés, la viande, les produits laitiers et les fleurs.

Chaque univers dispose de bâtiments de vente (les pavillons) qui regorgent de produits frais arrivés à Rungis par avion, train ou camion. Ceux-ci viennent des quatre coins de la France et d’autres pays du monde, comme les fruits exotiques.

Ce marché ressemble à une ville en miniature. Plus de 12.000 personnes y travaillent, soit la population d’une petite commune. Sur place, il y a un poste de police, un bureau de poste, une caserne de pompiers ou encore une gare pour les trains de marchandises. Et le lieu dispose de tous les services utiles: restaurants, agences de voyages, banques, pharmacie, pressing, salon de coiffure… Il y a même une école qui forme les jeunes au métier de poissonnier.

«Nous voulons justement construire une petite ville et y rassembler tous les marchés de gros de la Métropole. On pense aussi y construire des cafés et restaurants, ainsi que tous les services indispensables pour les professionnels qui vont s’y rendre pour acheter leurs marchandises en gros, et ceux qui y travaillent», précise Moulay Ahmed Afilal.

On l’aura compris: construire une nouvelle ville nécessite un mégaterrain et beaucoup de moyens financiers. Pour le vice-président du Conseil communal de Casablanca, ce projet est nonobstant «réalisable».

«Nous sommes en quête d’un foncier qui répond à nos besoins. Le terrain doit être d’une grande superficie et surtout proche de l’autoroute», indique le responsable communal, avant de poursuivre: «Nous cherchons à présent du côté de Had Soualem. C’est l’endroit idéal pour placer cette nouvelle ville, car proche de Casablanca et des autoroutes Casablanca-Marrakech et Casablanca-Rabat».

Pour le responsable communal, la réalisation de ce projet dépend directement du foncier, le financement «suivra».

Par Younes Saoury
Le 06/01/2023 à 11h35