Partant du constat que les lignes de tramway actuellement disponibles ou en projet à Casablanca ne pourront pas, à la longue et à elles seules, enrayer les lancinants problèmes d’embouteillages, de déficit en moyens de transport et de pollution dans la métropole, une autre option technologique est aujourd’hui à l’étude. Il s’agit du métro suspendu, ou aérien, un monorail qui ne demande pas beaucoup d’espace pour ses infrastructures.
Dans son édition de ce mardi 12 décembre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que c’est Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, qui en a fait l’annonce ce week-end. Dans des déclarations à la presse, Elalamy affirme avoir demandé au constructeur chinois de véhicules électriques, BYD, qui vient tout juste de s’installer à Tanger, de lui fournir une étude concernant la livraison, au profit de la ville de Casablanca, de plusieurs rames de monorail électrique.
Elalamy a ajouté que, pour résoudre la problématique du transport urbain à l’intérieur de la capitale économique et son hinterland régional, il n’est point de salut en dehors de l’adoption du monorail aérien. Une centaine de rames et un itinéraire de 15 km suspendu sur des poutres et surplombant artères et croisements à travers Casablanca sont les propositions qui ont été concrètement soumises au mastodonte chinois. La tâche de ce dernier sera d’autant plus facile qu’il va bientôt se lancer dans la construction, sur une superficie de 50 hectares, de quatre usines à Tanger produisant des batteries, voitures, bus, camions et rames de monorail électriques.
Même si rien n’a été mentionné sur l’éventuel coût de ce projet, question d’en mieux évaluer la faisabilité, il n’en demeure pas moins que les opérateurs chinois sont connus pour être «bon marché» en matière de réalisation d’ouvrages, et moins «usuriers» en matière de prêts.
Par ailleurs, Al Ahdath rapporte que Casa Tramway s’apprête à désigner un cabinet chargé de la réalisation d’études techniques sur les futures lignes de «busway» qui viendront compléter celles du tramway casablancais. Il s’agit de lignes desservies par bus électrique à travers des voies aménagées à cet effet. La réalisation du «busway» coûtera quatre fois moins cher que le tramway (50 millions DH/km contre 200 millions DH/km) et transportera plus de passagers sur de plus longues distances.
Toujours sur le volet financier, le quotidien ajoute que la société Casa Transports a signé, vendredi dernier, avec la Banque européenne d’investissement, un contrat portant sur un financement de 60 millions d’euros destinés à la seconde ligne de tramway à Casablanca (15 km et 9 arrondissements desservis, en plus du prolongement de 2 km de la 1re ligne).
Avec tous ces moyens de «transport propre», Casablanca pourra donc continuer à se développer tout en respirant mieux. En effet, on estime déjà, qu’à lui seul, le tramway devrait connaître une hausse de 30% de ses usagers, ce qui correspond à une élimination de 16.700 tonnes de dioxyde de carbone par an dans la métropole économique.