Cannabis: c'est la ruée vers Ketama, le prix de l'hectare flambe

DR

Revue de presseKiosque360. Ketama et les communes avoisinantes connaissent une véritable flambée des prix des terres agricoles depuis l'adoption par le gouvernement du projet de loi légalisant le cannabis.

Le 08/04/2021 à 21h24

Le projet de loi légalisant l’usage du cannabis pour certains usages donne des idées aux hommes d’affaires marocains. Plusieurs d’entre eux se ruent sur les terres agricoles de Ketama et sa région pour tenter de se positionner sur le nouveau business qui va découler de la légalisation.

C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 9 avril. Selon la publication, le prix de l’hectare de terre à Ketama et d’autres zones connues pour être propices à la culture du cannabis a plus que doublé ces dernières semaines. Il se négocie actuellement aux alentours de 500.000 dirhams au moins, un niveau jamais vu jusque-là.

La raison de cette surenchère est le fort engouement des acheteurs, constitués principalement de «businessmen» de la région de Tanger, Tétoaun, mais aussi de Casablanca et Kénitra. Les sources de la publication rapportent que certains d’entre eux proposent même un pont d’or à tout intermédiaire qui les aidera à trouver le bon terrain. Cependant, tous les propriétaires terriens ne sont pas forcément disposés à céder leurs terres.

Comme l’explique le quotidien, au moment où les propriétaires de la région de Ketama refusent catégoriquement de céder aux avances des nouveaux acheteurs, ceux d’autres régions, concernées par le nouveau projet de loi et qui n’ont intégré la région du Rif que grâce aux derniers remaniements du découpage territorial, semblent plus enclins à vendre.

Les sources du journal évoquent déjà des dizaines de transactions conclues après l’adoption par le Conseil du gouvernement du projet de loi en question. Et certains intermédiaires ne manquent pas de scrupule pour répondre aux attentes de leurs clients, au point de répandre des rumeurs farfelues pour convaincre les plus réticents à vendre leurs terres. Parmi elle, la publication cite l’exemple des intermédiaires qui disent à la population locale qu’elle n’aura droit de produire que d’infimes quantités de cannabis et qu’un contrôle strict sera déployé afin de saisir, puis détruire le surplus. Or, pour les agriculteurs de la région, cela reviendrait à d’importantes pertes de revenus qui rendraient leur activité non-rentable.

Force est de constater que ce sont ceux qui croient aux rumeurs véhiculées par les intermédiaires qui sont aujourd’hui les plus disposés à négocier la vente de leurs terres, quitte même à les céder à des trafiquants de drogue cherchant à tout prix à poser pied dans l'une des régions concernées par la légalisation.

Par Fayza Senhaji
Le 08/04/2021 à 21h24