Meknès traverse une vague de chaleur exceptionnelle. Les températures, frôlant régulièrement les 42 degrés Celsius, ont transformé la vie urbaine en épreuve d’endurance. Sous un soleil implacable, les Meknassis cherchent désespérément des oasis de fraîcheur.
Dans cette quête de répit, les fontaines publiques, disséminées à travers les différents quartiers de la ville, deviennent le théâtre d’une scène récurrente: enfants et adolescents s’y jettent avec empressement, cherchant à s’évader, ne serait-ce que quelques instants, de la fournaise ambiante, constate le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 4 juillet. En l’absence criante d’alternatives sûres et structurées pour les loisirs aquatiques estivaux, ces comportements témoignent d’un mal plus profond.
Consciente de cette urgence, la municipalité a récemment rouvert le bassin municipal de Bab Bouâmayr, l’un des rares équipements estivaux dignes de ce nom à Meknès. Réhabilité et rééquipé par le conseil communal, le site attire désormais des milliers de visiteurs, séduits aussi bien par la qualité des aménagements que par le tarif symbolique de 5 dirhams fixé à l’entrée.
Cités par Assabah, des résidents ont salué cette initiative, soulignant le besoin vital d’espaces récréatifs adaptés, notamment pour les jeunes et les familles modestes. Le bassin offre en effet un cadre propre, sécurisé, avec des espaces verts et des zones de jeux, favorisant une pratique saine de la natation et des activités de détente.
Mais ce sursaut municipal, aussi bienvenu soit-il, reste loin de couvrir les besoins d’une ville en pleine expansion. Meknès continue de souffrir d’un déficit alarmant en infrastructures de loisirs aquatiques. Dans plusieurs quartiers populaires, le manque de piscines publiques pousse les jeunes à se tourner vers des solutions aussi précaires que dangereuses.
Parmi elles, le légendaire Sahrij Souani, réservoir historique devenu en été un lieu de baignade sauvage, malgré les nombreux risques qu’il comporte. Entre noyades, blessures et insalubrité, les accidents sont fréquents. Même constat du côté des fontaines de la ville nouvelle, devenues de véritables piscines de fortune, écrit Assabah. Mais là aussi, les dangers sont multiples: canalisations métalliques exposées, risques de courts-circuits, propagation de maladies de peau... Le bain se transforme alors en aventure périlleuse, surtout pour les enfants.
Ce constat alarmant soulève une question centrale, s’interroge le quotidien: où sont les investissements dans les équipements publics de loisir à Meknès? Dans un contexte de réchauffement climatique aggravé, les collectivités locales sont appelées à repenser l’urbanisme estival, à multiplier les zones de fraîcheur et à démocratiser l’accès aux loisirs aquatiques pour tous.








