À Taroudant, l’une des villes les plus touchées par la vague de chaleur qui s’abat sur plusieurs régions du Maroc, les températures avoisinent les 46 degrés. Pour échapper à l’étouffement des maisons surchauffées, de nombreux habitants n’ont d’autre choix que de se réfugier dans les rares places publiques encore accessibles, comme la place 20 août.
«La chaleur est insupportable à Taroudant. La place 20 août est pratiquement le seul lieu où l’on peut respirer un peu. Il y a d’autres places, mais elles sont négligées, et même celle-ci manque cruellement d’équipements», témoigne Achraf, vendeur de sandwichs installé sur cette place emblématique de la ville.
Des infrastructures de loisirs quasi absentes
Pour Abdellah Abaha El Kouiss, acteur associatif et fin observateur des dynamiques locales, l’absence d’espaces publics de qualité – piscines, parcs, aires de jeux pour enfants et jeunes – pèse lourdement sur le quotidien des habitants durant la période estivale. «Taroudant souffre d’un cruel déficit en infrastructures adaptées aux besoins de sa population. Les jeunes, surtout, manquent d’espaces pour s’épanouir, se retrouver ou développer leurs talents», déplore-t-il.
Ce manque d’infrastructures pousse chaque été de nombreuses familles à déserter Taroudant pour rejoindre les plages plus clémentes d’Agadir, Chtouka ou Tiznit. Une situation qui, selon El Kouiss, se traduit par un manque à gagner pour l’économie locale en période estivale, en raison de la baisse de fréquentation et de consommation dans la ville.
Un appel à la responsabilité des autorités
Face à cette situation, plusieurs voix locales s’élèvent pour interpeller le conseil communal, présidé par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, afin d’accélérer la création d’équipements publics à la hauteur des besoins de la population. «Il est urgent d’investir dans des espaces de loisirs dignes de ce nom, pour inciter les habitants à rester à Taroudant et leur offrir un minimum de confort durant les vagues de chaleur», plaide Abdellah Abaha El Kouiss.
En l’absence de solutions concrètes, les habitants continueront de se ruer vers les rares places encore vivantes, en quête d’un peu de fraîcheur et de répit, dans une ville où l’été se transforme, année après année, en un véritable calvaire quotidien.







