Blanchiment d'argent: le juge d’instruction convoque une parente de Maâti Monjib

Maâti Monjib. 

Maâti Monjib.  . DR

Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Rabat a lancé, ce mercredi 30 décembre, un mandat de comparution à l’attention de l’une des parentes de l’historien Maâti Monjib. Explications.

Le 30/12/2020 à 12h29

Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Rabat a lancé, ce mercredi 30 décembre, un mandat de comparution à l’attention de l’une des parentes de l’historien Maâti Monjib, placé sous mandat de dépôt depuis le mardi 29 du même mois pour détournement et blanchiment d’argent. C’est ce qu’indique un communiqué du Procureur général de cette juridiction.

Selon toute vraisemblance, d’après nos sources, il s’agit de la sœur de Maâti Monjib, Fatéma. Cette dernière, rappelons-le, aurait été la complice de son frère aîné dans plusieurs opérations de blanchiment de fonds reçus de l’étranger et se chiffrant à plusieurs millions de dirhams.

Mariée à un travailleur journalier, Fatéma Monjib a travaillé dans un groupe scolaire pour un salaire mensuel de 3.000 dirhams, avant de rejoindre «l’affaire familiale», soit le fameux Centre Ibn Rochd, en 2009. Pendant sept ans, elle a perçu un salaire de 5.000 dirhams par mois, en tant que dirigeante, alors qu’elle n’y avait jamais mis les pieds.

Ce revenu, relativement modeste mais assurément indu, ne l’a pas empêchée de s'offrir deux appartements à Benslimane (payées pour 1,2 million de dirhams, dont 700.000 dirhams remis en cash), moins d’une semaine après l’acquisition d’un autre appartement (toujours à Benslimane) pour 400.000 dirhams, qui s’ajoutent à un lopin de terre de 500 m², acheté avec deux autres personnes et pour lequel elle a déboursé un demi-million de dirhams. 

Devant le juge d’instruction, elle devra s’expliquer sur toutes ces transactions plus que douteuses.

Mais pourquoi un mandat de comparution et non une simple convocation dans ce cas? «Le juge d’instruction peut lancer un mandat de comparution quand une personne déjà convoquée a refusé de se présenter devant lui. Il a aussi le droit de faire appel à la force publique», explique une source judiciaire à Rabat.

D’ailleurs, Maâti Monjib lui-même a longtemps fait la sourde oreille aux convocations du juge d’instruction, mettant en avant le Covid-19 pour continuer à s’y soustraire. C’est ce qui explique son interpellation, hier, mardi 29 décembre, dans le centre-ville de Rabat, par la police.

Par Rahim Sefrioui
Le 30/12/2020 à 12h29