Berrechid face au casse-tête des marchands ambulants

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Revue de presseÀ Berrechid, le problème des marchands ambulants continue de résister aux tentatives des autorités pour réorganiser l’espace public. Malgré des opérations de dégagement et la mise en place de marchés de proximité, rues et trottoirs restent occupés, exposant la ville à une anarchie persistante. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 20/07/2025 à 19h52

À Berrechid, le problème des marchands ambulants continue de défier autorités locales et élus, révélant les limites d’une gestion urbaine confrontée à une pression sociale et économique grandissante. Malgré plusieurs campagnes de dégagement et l’ouverture de marchés de proximité censés offrir une alternative, rues et trottoirs restent quotidiennement occupés, paralysant circulation et cadre de vie, constate le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 21 juillet.

Au cœur de cette problématique, figure le marché de proximité Idriss El Harizi, implanté au quartier El Hassani pour accueillir une partie des marchands ambulants et désengorger les principales artères de la ville. Mais, dans les faits, une grande partie des commerçants préfère abandonner leurs stands pour installer directement leurs étals sur la voie publique. Plus visible et plus accessible aux passants, la rue devient pour eux une vitrine plus rentable, au mépris de la loi et du voisinage.

Mardi dernier, face à cette situation qui perdure depuis des mois, le président du conseil communal a publié pour la troisième fois une mise en demeure adressée aux bénéficiaires du marché Idriss El Harizi. «Dans cet avertissement, les vendeurs sont sommés de réintégrer leurs places initiales et de libérer le domaine public sous trois jours. Mais cette énième tentative est restée sans effet concret à l’issue du délai, vendredi dernier, poussant les services municipaux à annoncer le lancement de mesures légales», relate Al Akhbar.

En parallèle, la préfecture de Berrechid a multiplié les opérations de dégagement, ciblant notamment la rue Chefchaouni, le périmètre de la Kissaria et la rue Ibrahim Roudani dans le quartier Yasmine. Des dizaines de charrettes tirées par des animaux et de stands de fortune ont été évacués, des abris en plastique ont été démantelés par les forces publiques et les auxiliaires d’autorité. Ces interventions ponctuelles ont été saluées par la population, excédée par les nuisances quotidiennes et l’encombrement des trottoirs.

Cependant, sur le terrain, ces actions restent souvent sans lendemain, lit-on encore. Faute de solution durable et de contrôle permanent, les vendeurs réinvestissent progressivement les lieux, soutenus parfois par des réseaux organisés qui instrumentalisent leur précarité pour peser sur la décision publique.

Malgré la mise à disposition de marchés de proximité, financés pour certains dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), beaucoup rechignent à s’y installer, invoquant le manque d’affluence, la cherté éventuelle des loyers ou l’inadaptation des infrastructures. Ce refus alimente un cercle vicieux. L’occupation anarchique de l’espace public asphyxie la circulation, alimente les tensions avec les habitants et rend toute tentative d’organisation encore plus complexe. Certains commerçants réguliers dénoncent eux aussi cette concurrence déloyale, qui pénalise les activités déclarées et prive la commune de recettes fiscales.

Les exemples sont nombreux. «La rue Chefchaouni, artère majeure du quartier El Hassani, s’est transformée au fil des années en marché informel permanent, où se vendent fruits, légumes, vêtements ou objets divers, dans un chaos quasi quotidien», écrit Al Akhbar. Résultat: entrées de maisons bloquées, passages piétons obstrués et circulation automobile ralentie, voire paralysée aux heures de pointe.

Les habitants dénoncent depuis longtemps ces nuisances et appellent à des solutions structurelles. La question des marchands ambulants à Berrechid symbolise plus largement les défis auxquels font face nombre de villes marocaines, confrontées à une urbanisation rapide, une pression sociale forte et des ressources communales limitées. Entre impératif de régulation, nécessité de préserver l’ordre public et obligation de proposer des solutions socio-économiques viables, la marge de manœuvre reste étroite.

Par La Rédaction
Le 20/07/2025 à 19h52