Beni Yakhlef: une crise environnementale sous l’amoncellement des déchets

Une benne à ordures. gadrouz

Revue de presseLa commune de Beni Yakhlef, située dans la préfecture de Mohammedia, est en proie à une crise environnementale grandissante. Alors que la gestion des ordures s’enlise, la colère monte parmi les habitants et la société civile, dénonçant l’inaction du conseil communal et ses conséquences dramatiques sur la santé publique et le cadre de vie. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 17/09/2025 à 19h49

La localité de Beni Yakhlef, relevant de la préfecture de Mohammedia, subit depuis plusieurs années le fléau des déchets, face à l’aggravation continue de la crise de la collecte des ordures et à l’absence de solutions efficaces de la part du conseil communal. «Cette situation a provoqué un vif mécontentement au sein de la population, ainsi que parmi les acteurs de la société civile et des droits de l’Homme, qui tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation écologique catastrophique que connaît la région», rapporte Al Akhbar du jeudi 18 septembre.

Mustapha Al Zen, membre du groupe d’opposition (RNI) au conseil, a précisé que la gestion de la propreté était assurée en régie directe par la commune, laquelle lui a alloué pour 2024 un budget de trois millions de dirhams destiné à couvrir les salaires de 150 travailleurs occasionnels. Des dépenses qui, selon lui, «n’ont engendré aucune amélioration ni de la qualité du service ni de la propreté des boulevards et des quartiers, toujours envahis par l’amoncellement des détritus et la propagation d’effluves nauséabondes».

Le même élu souligne que l’opposition avait déjà alerté sur la dangerosité de la situation écologique et sur la nécessité d’adopter la gestion déléguée comme solution idoine pour le secteur des déchets. Il a rappelé qu’en 2022, le gouverneur de Mohammedia avait inscrit à l’ordre du jour la signature d’un contrat avec une société spécialisée. «Toutefois, le président du conseil communal a retiré cette proposition, prétextant que la commission d’urbanisme et de l’environnement ne l’avait pas préalablement discutée. Une décision que Mustapha Al Zen interprète comme une manière de se soustraire à ses responsabilités et une occasion manquée d’améliorer les conditions de vie des citoyens», note le quotidien.

«Alors que les conseillers communaux reconnaissent les limites de la gestion directe des déchets, plusieurs acteurs associatifs et défenseurs des droits de l’Homme mettent en garde contre les risques sanitaires et la dégradation esthétique que cette accumulation fait peser sur les habitants», affirme Al Akhbar. Ces derniers se plaignent amèrement de l’insuffisance des bennes à ordures et de leur dispersion anarchique, notamment à proximité des établissements scolaires et publics. Face à l’indifférence persistante du conseil communal malgré leurs appels réitérés, de nombreux citoyens expriment leur exaspération et redoutent les conséquences sanitaires et environnementales d’une collecte des déchets toujours non maîtrisée.

Par Hassan Benadad
Le 17/09/2025 à 19h49