Le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laârej, aura marqué le département de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, dont il a assuré la gestion par intérim suite au limogeage du ministre, Mohamed Hassad, qui chapeautait le secteur. En effet, c’est durant cette période que le ministre haraki a signé un décret ministériel suspendant les examens de philosophie au niveau du baccalauréat professionnel et remplaçant cette matière par l’éducation islamique.
Le décret ministériel en question, publié au dernier Bulletin officiel, suscite déjà la polémique. A ce propos, le quotidien Assabah, qui se penche sur le sujet dans son édition de ce jeudi 22 février, précise que les enseignants de philosophie voient dans cette décision une prise de position idéologique. Dans une déclaration au quotidien, le président de l’Association des enseignants de philosophie, Abdelkarim Safir, affirme que cette décision du ministre constitue une première dans les annales de l’enseignement et va à l’encontre de l’unanimité nationale exprimée dans la charte de l’Education et de la formation, ainsi que des orientations de la stratégie 2015-2030.
De même, fait-il remarquer, la suppression de la philosophie constitue une régression. Et il y a plus grave encore, relève-t-il, puisque la philosophie est remplacée par l’éducation islamique. Et d’ajouter que l’Association des enseignants de philosophie est en train d’étudier les procédures pour parvenir à contrer cette décision. Toutes les voies, du ministère au Parlement, seront considérées pour rétablir la philosophie au niveau de l’enseignement. Abondant dans le même sens, Rachid Alaoui, enseignant de philosophie dans la région de Casablanca-Settat, estime que la décision a été motivée par des calculs idéologiques qui vont à l’encontre des réformes lancées dans le pays.