L’initiation de la digitalisation dans la gestion de certains aspects d’examens certifiants, comme celui du baccalauréat, est déjà à l’origine d’acerbes critiques des uns et des autres.
Après la polémique postérieure à l’annonce de la numérisation des copies des examens, place, cette fois-ci, à celle consécutive à l’initiation du renseignement du champ dévolu aux notes que les correcteurs attribuent aux épreuves, dont les détracteurs, sceptiques, sont nombreux.
Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 10 juin 2024 relate ainsi le fait qu’en cette période d’examens, dont ceux des première et deuxième années du baccalauréat, l’application initiée par le ministère de l’Éducation nationale afin de numériser les copies est à l’origine de nombreux grommellements.
Pourtant, à l’annonce de cette initiative, le principaul argument présenté était que cette application allait permettre de fluidifier le processus de récupération, d’évaluation et de notation des copies des lycéens.
Or, en pratique, il s’est avéré que l’exercice ne s’est pas déroulé de cette manière pour beaucoup de correcteurs, quand il leur a fallu corriger les copies des épreuves des lycéens de la première année du baccalauréat, dont l’examen a débuté vendredi dernier, 31 mai 2024.
Selon le quotidien, depuis le début des corrections, les enseignants en charge de ces tâches peinent à s’accommoder avec le nouveau système, qui prévoit aussi qu’ils introduisent les notes qu’ils ont attribuées dans cette même application numérisée.
Al Ahdath Al Maghribia a recueilli les témoignages de certains de ces enseignants, qui se plaignent de la lenteur du système qui leur permet de renseigner le champ des notes qu’ils ont attribué aux copies, et, explique le quotidien, «d’éditer les certificats».
Selon certains enseignants, il leur faut désormais plus d’une heure pour que les notes qu’ils ont «posées» soient «intégrées dans le système Massar», ce qui représente de leur avis «une perte de temps», alors même que ce nouveau dispositif avait justement pour but d’en gagner.
Al Ahdath Al Maghribia relaie aussi le fait que d’autres enseignants se sont plaints d’un manque de préparation pour la prise en main de ce nouveau dispositif, alors que cela avait été initialement souhaité, à cause, ont-ils aussi expliqué, des «délais réduits entre l’annonce de l’instauration du système numérique et celui de la date des examens».
Même les candidats n’étaient pas, selon eux, suffisamment préparés à manier ce nouveau dispositif, ce qui a créé des problèmes en ce qui concerne le «renseignement de leurs numéros d’examen», indique le quotidien.
Selon des sources informées interrogées par Al Ahdath Al Maghribia, la mise en service de ce nouveau système de notation des examens aurait nécessité une période suffisante de préparation, afin que l’ensemble des dysfonctionnements que pourraient rencontrer les enseignants lors de leurs corrections des épreuves soient relevés, ce qui n’a pas été prévu cette année.
C’est la raison pour laquelle certains enseignants demandent au ministère de l’Éducation nationale de renoncer à ce mode d’organisation pour l’examen national du baccalauréat, dont les épreuves débutent demain, lundi 10 juin 2024.
Selon des enseignants réfractaires à ce nouveau système, les problèmes qui ont pu être rencontrés au cours de la correction des épreuves des lycéens de la première année du baccalauréat pourraient retarder l’annonce des résultats de l’examen national, si les correcteurs en charge des copies des lycéens devaient se retrouver confrontés à une situation similaire à celle qu’ont rencontrée leurs collègues chargés des corrections des lycéens de première année.