Agressions sexuelles sur mineurs: un dirigeant de club sportif condamné à 8 ans de prison à El Jadida

Une prison.

Revue de presseLe trésorier et membre de la direction du club sportif Assalam El Jadidi a été condamné, mardi dernier, à une peine de huit ans de prison ferme. Les faits qui lui sont reprochés, et qu’il a immédiatement reconnus, sont d’une extrême gravité: pendant plusieurs années, il s’est livré à des agressions sexuelles sur de jeunes footballeurs âgés de moins de 12 ans. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 01/05/2025 à 21h58

Il n’a fallu à la chambre pénale du tribunal d’El Jadida que moins de trois semaines, entre le dépôt de la plainte et la condamnation, pour boucler ce dossier d’agressions sexuelles sur mineurs qui vient d’éclater dans la ville.

Dans son édition du vendredi 2 mai, le quotidien arabophone Assabah retrace les faits de cette affaire qui s’est conclue, mardi dernier, par la condamnation de l’accusé à huit ans de prison ferme. Celui-ci n’est autre qu’un membre de la direction du club Assalam El Jadidi, où évoluent de jeunes footballeurs, majoritairement âgés de moins de 12 ans.

Tout a commencé par les révélations d’un enfant, né en 2013 et licencié au club, qui a informé sa mère, le jour même, de l’agression sexuelle dont il avait été victime de la part du trésorier du club. Celle-ci a alors décidé de déposer plainte auprès des services compétents de la police.

Le 17 avril, ce trésorier, né en 1962 et père de deux filles, a été arrêté. Lors de son interrogatoire, il a non seulement reconnu les faits mais aussi des actes commis depuis plus de deux décennies dans son club créé en 2000.

En effet, lors de son procès, il a reconnu son penchant pour les enfants masculins, dont il se plaisait à toucher toutes les parties du corps, particulièrement les plus intimes.

Il dit avoir profité de l’innocence et de la naïveté des jeunes footballeurs pour les approcher et les abuser. En pleine audience, l’accusé a même révélé profiter de la joie exprimée à chaque but marqué pour courir à la rencontre du buteur, le serrer contre lui, l’embrasser et toucher toutes les parties de son corps.

Mais la perversion du dirigeant était connue dans certains milieux à El Jadida. En effet, quand il se promenait dans la rue, même accompagné de ses filles, les gens lui lançaient des mots allusifs sur sa déviance.

Un veilleur de nuit, exerçant non loin du stade du club, a délivré, pour sa part, un témoignage accablant. Il aurait croisé un enfant qui semblait fuir, de nuit, la culotte baissée. Immédiatement après, le trésorier du club est sorti tout en fermant sa braguette. Alors que le veilleur de nuit le questionnait, il lui répondit qu’à la sortie du stade, lui et l’enfant s’étaient arrêtés pour uriner.

Selon d’autres témoignages, les enfants du club avaient l’habitude de se demander des services en contrepartie de leur silence sur «ce qu’ils faisaient avec le trésorier».

Selon Assabah, la clémence de la peine infligée au dirigeant, quasiment la moitié de la peine requise par la partie civile, s’explique par le fait que la violence n’a pas été retenue dans ces agressions sexuelles à répétition.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 01/05/2025 à 21h58