Dix heures de plaidoiries, trois levées d’audience et, au final, un nouveau report… Ainsi peut être résumée la dernière audience du procès de Karim Zaz et ses 11 autres présumés complices accusés de détournement de trafic international de communications téléphoniques. A trois heures du matin, le tribunal a finalement décidé pour la énième fois de reporter le procès au 3 décembre. La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Casablanca a décidé de ce report afin de permettre d’appeler à la barre un représentant de l’ANRT et de convoquer deux des représentants légaux des plaignants qui devront comparaître pour la deuxième fois.
L’ambiance du procès qui était comme à son habitude tendue, a connu un bras de fer entre la défense et le parquet notamment sur les questions relatives à la détention des accusés. Les avocats de la défense estiment que la détention des prévenus est illégale. Dépassant les 3 mois. Le parquet rétorque en évoquant le fait que les accusés n’avaient pas introduits la requête de libération provisoire selon les exigences du droit marocain. Elle a été ainsi réfutée. Pour ce qui est de l’affaire des écoutes téléphoniques de Karim Zaz par WANA , qui selon la défense, ne remplit pas les conditions légales, le parquet avance qu’une autorisation a été livrée à la police judiciaire pour intercepter les échanges d’SMS auparavant.
L’audience tenue dans la salle 4 du tribunal correctionnel de Ain Sbaa a été suspendue trois fois par le juge à cause du conflit qui a opposé les avocats de la défense et le parquet notamment sur la question du droit des entreprises télécoms de se constituer partie civile dans ce procès. Les avocats des accusés ont avancé lors de l’audience que la seule partie habilitée à se constituer comme partie civile est le parquet. Le calme a été une autre fois interrompu suite à l’intervention de l’administration des douanes qui s’estime être lésé par Karim Zaz et ses présumés complices. Chose qui a provoqué l’ire des avocats de la défense qui estiment que l’administration n’a pas le droit de faire une plaidoirie sans représentant légal. Une requête écrite de l’administration des douanes a été acceptée par le juge Belhmidi afin de joindre les parties civiles.
Mais la véritable nouvelle révélation de cette audience a été l’annonce de Maroc Télécom du chiffre de 112 millions de dirhams qu’elle estime avoir perdu à cause des détournements de communications. Pour rappel, les 12 mis en cause sont poursuivis notamment pour "falsification d'un nom commercial et son utilisation, établissement et utilisation prémédités d'un document contenant de fausses informations, atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données et création et exploitation d'un réseau télécoms sans autorisation".






