Le verdict est tombé. Le conducteur reconnu coupable de blessures involontaires sur la petite Ghita, 4 ans, a été condamné à dix mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Berrechid, indique le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 15 août. Sur le volet civil, la cour a ordonné au prévenu de verser 400.000 dirhams à la famille de la fillette. La faute commise n’étant pas couverte, la compagnie d’assurance a été écartée du dossier.
L’auteur de l’accident devra également s’acquitter d’une amende de 500 dirhams, assortie d’une sanction de 5.000 dirhams au profit du Trésor public pour circulation dans un espace interdit, en l’occurrence les dunes littorales, interdites aux véhicules motorisés, lit-on. L’avocat de la famille a déjà annoncé son intention de faire appel afin d’obtenir une indemnisation plus élevée.
L’accident, survenu alors que Ghita jouait au bord de l’eau, a eu lieu sur une plage très fréquentée en pleine saison estivale. Ce jour-là, le conducteur, au volant d’un 4x4 Volkswagen Tiguan tractant un jet-ski, avait perdu le contrôle de son véhicule, percutant violemment l’enfant. Transportée d’urgence à Casablanca à bord du même véhicule, Ghita souffrait de blessures graves, rappelle Assabah: fracture du crâne, hémorragie interne et atteinte cérébrale sévère. Après une opération chirurgicale complexe et une semaine en soins intensifs, elle a finalement pu quitter l’hôpital.
Le drame a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où le hashtag #العدالة_لغيثة (Justice pour Ghita) a été massivement partagé. Les internautes ont dénoncé l’absence de contrôle et de réglementation sur certaines plages marocaines, où les véhicules motorisés circulent librement au milieu des familles et des enfants.
Parmi les voix les plus fortes, l’organisation Touche pas à mon enfant, par la voix de sa présidente Najat Anwar, avait dénoncé «un drame inacceptable sur une plage publique» et pointé de graves manquements à la sécurité. «Comment peut-on tolérer que des plages, censées être des espaces de détente pour les familles, deviennent des voies d’accès pour des véhicules motorisés? Où sont les dispositifs de sécurité et la surveillance destinés à protéger les enfants et les vacanciers?», s’est-elle insurgée.
Au-delà de l’émotion qu’elle a suscitée, l’affaire Ghita met en lumière l’urgence de faire appliquer les lois existantes et de mieux protéger les plages marocaines, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.







