L’affaire a provoqué beaucoup d’émoi au sein de l’opinion publique ces derniers jours. Elle est désormais entre les mains de la justice. Les employeurs de Kenza, l’aide-ménagère de 27 ans qui a récemment révélé avoir été exploitée, torturée et réduite à l’esclavage, ont été présentés ce jeudi devant le tribunal de première instance de Benslimane. Ils avaient auparavant passé la nuit en garde à vue à la prison locale de la même ville.
C’est Assabah qui rapporte les derniers développements de cette affaire dans son édition du vendredi 26 juillet, expliquant que le procureur du Roi près du même tribunal a étudié le dossier en milieu de semaine, particulièrement les différents procès-verbaux (PV) qui lui ont été soumis après l’audition des accusés par les enquêteurs. Il a ordonné la mise en détention de la femme qui employait Kenza et de son époux. Ces derniers devraient être poursuivis pour violences physiques avec préméditation envers une femme sur laquelle ils avaient autorité et usurpation de fonctions régies par la loi.
Comme le précise le quotidien, le parquet s’est également appuyé sur le certificat médical présenté par la victime fixant la durée d’incapacité à 90 jours, ainsi que sur son dossier médical où il est fait état de graves blessures, dont des fractures au niveau du crâne, de la cage thoracique et d’une main, ainsi que de la perte de l’audition à l’une de ses oreilles.
D’après Assabah, un intérêt particulier est aujourd’hui accordé à ce dernier point. En effet, des analyses supplémentaires ont été diligentées afin de s’assurer que la victime a réellement perdu l’audition. Si cela est avéré, le quotidien explique que cela rendrait le tribunal de première instance de Benslimane incompétent pour traiter cette affaire, et que celle-ci relèverait plutôt de la Cour pénale de Casablanca habilitée à traiter des cas de violences ayant conduit à un handicap permanent.
En attendant de connaitre la décision qui sera rendue dans ce cadre, Assabah ajoute que l’enquête menée par les services de la gendarmerie a révélé que la femme accusée n’avait aucun lien avec la Justice, et que son mari ne faisait partie d’aucun corps de sécurité, comme ils le prétendaient. C’est pourquoi figure parmi les chefs d’accusation retenus l’usurpation de fonctions régies par la loi, un fait qui n’est pas pour arranger la situation des deux accusés.