Denise Masson (1901-1994) est une figure incontournable de la traduction et du dialogue interculturel entre l’Orient et l’Occident. Souvent surnommée «la dame de Marrakech», elle est principalement connue pour sa traduction du Coran en français, publiée pour la première fois en 1967. Cette œuvre, saluée pour sa précision, son respect des dimensions littéraires et culturelles de la langue arabe et sa fidélité au texte original, demeure une référence majeure dans le domaine de la traduction coranique.
Sylvain Treuil, directeur de l’Institut français de Marrakech, a organisé, le jeudi 28 novembre, une cérémonie commémorative en son hommage, marquant le 30ème anniversaire de sa disparition. Au cimetière européen de Marrakech, l’événement a rassemblé plusieurs personnalités de la ville, en présence du consul général de France à Marrakech, Stéphane Baumgarth, qui prononça un discours émouvant sur le dialogue des civilisations. À son tour, Touria Ikbal, poétesse, traductrice et spécialiste du soufisme, a pris la parole pour évoquer l’imaginaire oriental de Denise Masson.
De même, étaient présents des chercheurs et intellectuels de divers horizons, qui ont mis en lumière la contribution exceptionnelle de Denise Masson à la traduction du Coran en langue française. À travers son travail, Masson a non seulement transmis le texte sacré à un public francophone, mais a également promu une meilleure compréhension de la culture islamique.
Une vie entre Orient et Occident
Née en France, Denise Masson développe très tôt un intérêt pour les langues et les cultures étrangères. Elle s’installe à Marrakech dans les années 1930, où elle vivra jusqu’à son décès. Fascinée par le Maroc, elle s’imprègne de sa culture et de ses traditions, et tisse des liens étroits avec ses habitants. Sa maison, située près des jardins de la Ménara, est devenue un lieu emblématique, témoin de ses échanges avec des intellectuels marocains et étrangers. Elle a également contribué à promouvoir la santé féminine, à travers de nombreuses actions sociales dans les hôpitaux de la ville.
Après sa mort en 1994, Denise Masson a laissé un héritage durable. Sa maison à Marrakech, désormais propriété de l’Institut français, est un lieu de mémoire et de rencontres culturelles. Et sa traduction du Coran continue d’être étudiée et lue par tous ceux qui souhaitent comprendre l’islam dans sa profondeur.