Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a déclaré, lundi devant la Chambre des représentants, que son département travaille à la mise en place d’une carte nationale de l’emploi couvrant l’ensemble des secteurs d’activité. Cet instrument de pilotage, à vocation stratégique, a pour objectif d’orienter plus efficacement les politiques publiques de l’emploi et d’harmoniser l’offre de formation professionnelle avec les besoins réels du marché du travail.
Intervenant lors de la séance des questions orales, le ministre a souligné que le gouvernement actuel a créé près de 600.000 emplois depuis le début de son mandat. Reconnaissant la persistance d’un chômage élevé, notamment chez les jeunes, Younes Sekkouri a précisé que le Maroc compte aujourd’hui 1,9 million de demandeurs d’emploi, dont environ 600.000 jeunes sans diplôme susceptibles d’être intégrés dans le cadre du programme «progressif formation-embauche», un dispositif incitant les entreprises à recruter tout en formant sur le terrain.
Le ministre a également mis en avant le rôle central de l’ANAPEC, l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, qui intensifie ses efforts de formation et d’accompagnement des jeunes, notamment dans les métiers de l’artisanat, afin de faciliter leur insertion professionnelle.
Par ailleurs, M. Sekkouri a salué la décision royale prise lors du dernier Conseil des ministres d’augmenter le nombre de stagiaires à 200.000, soulignant qu’un budget conséquent a été mobilisé à cet effet. «L’apprentissage professionnel constitue un levier déterminant pour l’emploi. Les stagiaires bénéficieront désormais d’un soutien financier, versé soit par l’État, soit par les entreprises, pour couvrir leurs frais de transport et de subsistance», a-t-il précisé.
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Le ministre a toutefois relevé l’ampleur du défi à relever: sur 900.000 jeunes sans diplôme, seuls 9.000 bénéficient actuellement d’un parcours d’apprentissage. «À ce rythme, il nous faudrait des décennies pour résorber ce déficit. Mais avec les 200.000 places désormais ouvertes, nous franchissons un cap décisif vers une intégration professionnelle accélérée», a-t-il affirmé.
Appuyant ses propos par des données récentes, Younes Sekkouri a fait savoir que 39.000 offres d’emploi ont été enregistrées auprès de l’ANAPEC entre septembre et octobre, émanant de 19.000 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire national. «Ces indicateurs témoignent d’une dynamique positive sur le marché de l’emploi et d’une mobilisation accrue des acteurs économiques autour de la question de l’insertion professionnelle», a-t-il conclu.








