Sans doute poussé par son orgueil et sa nostalgie de l’ancienne Union soviétique, le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, a lancé une large offensive militaire contre l’Ukraine parce qu’il «n’admettra jamais que l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) vienne se coller à son pays», compte tenu du risque d’un supposé élargissement territorial et politique au dépend de la Russie.
Tel est l’avis du politologue marocain Tajeddine El Husseini exprimé lors d’un entretien avec Le360. «La guerre russe contre l’Ukraine n’est pas une surprise puisque le conflit couvait depuis la fin de la guerre froide et l’écroulement du mur de Berlin», a affirmé le politologue.
Celui qui est également professeur de relations internationales à l’Université Mohammed VI a estimé que la guerre entre les deux frères ennemis ne s’arrêtera pas de si tôt.
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A la question de savoir si face à l’Occident le président Vladimir Poutine a marqué des points, Tajeddine El Husseini a partagé l’idée selon laquelle le président russe est «resté intransigeant et ferme face aux menaces et aux sanctions des pays occidentaux, dont ceux de l’Europe».
Il a en outre évoqué le rôle de l’ONU et le risque de voir cette tension entre la Russie et l‘Ukraine se répercuter sur les relations internationales en général.
S’arrêtant, d’autre part, sur les répercussions que pourrait avoir cette guerre et cette tension sur le commerce mondial, le politologue a livré ses craintes soulignant toutefois que les sanctions économiques et diplomatiques prises contre la Russie par l’Occident «ne donneront pas d’effets immédiats», mais à moyen terme.
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Il a par ailleurs mis en garde contre «les effets négatifs de la tension», sur le commerce international au niveau notamment de «l’instabilité des prix des matières premières comme le pétrole, les métaux et les denrées alimentaires».
Pour le cas du Maroc, des incidences sur ses activités commerciales avec la Russie et l’Ukraine ne sont «pas à écarter», selon ce professeur des relations internationales à l’Université Mohammed VI.
Au sujet de la communauté marocaine établie en Ukraine -quelques 10.000 personnes, en majorité des étudiants- l’expert en géopolitique a salué le rôle du ministère des Affaires étrangères qui suit avec attention la situation en facilitant le rapatriement de ses membres.