Abdelkader Messahel refait des siennes et s'est fendu, lundi 22 janvier, sur les ondes de la troisième chaîne de la Radio nationale algérienne, de nouvelles déclarations au sujet des relations maroco-algériennes. Cette sortie, qui intervient au lendemain de la 14e réunion du Dialogue 5+5, organisée dimanche 21 janvier à Alger, avec la participation distinguée du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, était censée lever plusieurs zones d’ombre dans le chapitre des relations algéro-marocaines.
Or, l’impénitent ministre algérien est resté très évasif sur le registre des relations bilatérales. Interrogé sur la fermeture de la frontière terrestre algérienne avec le Maroc, il a affirmé que cette mesure n’était pas «à l’ordre du jour». Elle ne l’a d’ailleurs jamais été depuis qu’Alger a décidé sa fermeture en 1994, et de manière unilatérale! Pour quel motif, alors? «Ouvrir les frontières pour quoi faire? Pour laisser passer les ânes, les chevaux et autres?», a lâché le chef de la diplomatie algérienne.
Vous avez bien lu: «ânes, chevaux et autres»! Allusion à peine voilée au «trafic de cannabis», accusation pyschédélique dont les dirigeants algériens font leur cheval de Troie dans leur offensive haineuse à l’encontre du Maroc.
Lire aussi : Vidéo. Sortie stupéfiante du MAE algérien contre le Maroc
Mais passons, car l’inénarrable Messahel veut bien se persuader que l’Union du Maghreb arabe «n’est pas morte». «L’Algérie ne le souhaite pas. À la veille de l’ouverture des travaux du Dialogue 5 + 5 (rencontre organisée à Alger dimanche 21 janvier), je me suis concerté avec mes collègues maghrébins et le secrétaire général de l’UMA sur la réactivation des activités de l’Union. J’ai discuté avec mes collègues de Tunisie, de Libye et même du Maroc (…) Il est impératif pour nous de faire redémarrer cet ensemble avec de nouvelles idées», a-t-il exhorté, cité par notre confrère «TSA» (Tout sur l’Algérie).
La tartufferie est-elle le sport favori des dirigeants algériens? Si l’Algérie continue de fermer ses frontières avec le Maroc, la Mauritanie et la Libye, de quelle construction maghrébine monsieur Messahel parle-t-il alors? «La route qui arrive jusqu’à la frontière marocaine ne restera pas fermée ad vitam aeternam. Non. Si nous avons construit cette route, c’est que nous voulions qu’il y ait intégration régionale», a-t-il répondu.
Voici ce que cela donnerait, suivant le raisonnement fumeux de Messahel: cette frontière rouvrira le jour où les décideurs algériens reviendront à la raison et se départiront de ce fichu syndrome savamment entretenu de «l’ennemi extérieur»! Or, ce n'est pas demain la veille. «L’Algérie, toujours selon Messahel, maintient un haut niveau de vigilance en raison des menaces extérieures». «Nous sommes dans un isolement positif. Nous sommes un pays entouré de zones de grandes turbulences», s'est-il catastrophé.
A la décharge du brillant ministre algérien, disons toutefois qu’il n’a pas grillé la politesse à son hôte marocain, Nasser Bourita. Interrogé sur les déclarations du ministre marocain sur sa présence à Alger (il a précisé que son déplacement en Algérie n’a pas de rapport avec la coopération bilatérale), Abdelkader Messahel a estimé que son homologue «avait raison». «Ce n’était pas une réunion bilatérale mais multilatérale», a-t-il dit.
Les relations bilatérales ont justement été autrement tendues du fait de la sortie de Messahel himself au sujet du Maroc, qu’il a accusé en octobre dernier de «blanchir l’argent du haschich via ses banques en Afrique». Avant d’être relayé par le récidiviste Ahmed Ouyahia, qui s’est rappelé à notre mauvais souvenir samedi 20 janvier en accusant le Maroc de vouloir «couler son pays sous le haschich»!
Drôle d’accusation quand on sait qu’Alger, après les tranchées creusées, a dressé une longue muraille de barbelés à sa frontière terrestre avec le Maroc. Comment cette drogue pourrait-elle alors pénétrer dans un pays complètement verrouillé? Serait-elle larguée à partir du ciel? Courage, dormez!