Tout au long du week-end écoulé, Pedro Sanchez et ses communicants ont assailli les médias espagnols de «fuites» sur une rencontre, ce lundi 14 juin, entre le chef de l’Exécutif ibérique et le président américain Joe Biden, en marge du sommet de l’OTAN qui se déroule à Bruxelles.
Il s’agit de la première rencontre entre les deux hommes depuis l’arrivée de Joe Biden au bureau Ovale, le 20 janvier 2021.
Selon les «informations» distillées à la presse espagnole, qui parle presque comme un seul homme quand il s’agit de la crise entre Rabat et Madrid, cette rencontre devrait traiter de la question migratoire et de la stabilité en Méditerranée, au Moyen-Orient et en Amérique Latine. Et à cette même presse de vite bifurquer pour dire que les deux hommes se rencontrent sur fond de la crise entre le Maroc et l’Espagne. Unique thème brandi par les journalistes ibères: l'arrivée des migrants marocains à Sebta -et désintérêt pour les raisons profondes à l'origine de cette crise, en lien avec la première cause du Maroc et des Marocains.
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A lire entre les lignes des articles parus ici et là en Espagne, on comprend que Pedro Sanchez entend chercher à rallier Joe Biden dans son escalade diplomatique contre le Maroc.
Entre deux portesMais la situation ne se présente pas exactement de cette manière. Notons d’abord qu’il ne s’agit pas d’une rencontre formelle comme on peut le constater sur l’agenda officiel du président américain (Cf. document ci-dessous). Joe Biden a évidemment bien d’autres chats à fouetter et il en a même annoncé la couleur, dans la matinée de ce lundi à Bruxelles, en évoquant les défis que posent la Chine et la Russie. Il faut également garder à l'esprit que les chefs d'Etat et hauts responsables étrangers que le président américain a rencontrés (ou compte le faire) figurent nommément sur son agenda officiel pour cette journée, qu’il va clôturer par une conférence de presse.
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Il y a tout juste quelques heures, les médias espagnols ont commencé à mettre de l’eau dans leur vin en parlant d’une «brève rencontre», et cela fut de toutes manières le cas. De plus, selon nos sources, il ne faut pas compter sur quelque déclaration que ce soit ou sur une quelconque position contre le Maroc que Joe Biden tiendrait au cours de sa conférence de presse.
«Ce serait insensé et Pedro Sanchez semble oublier qu’au moment où Joe Biden se déplace à Bruxelles, un conséquent contingent de l’armée américaine s’exerce dans plusieurs régions marocaines, dont Mahbès au coeur du Sahara Marocain», commente une source diplomatique en Espagne, qui déplore le fait que les médias de ce pays soient devenus une sorte de machine de propagande entre les mains du gouvernement espagnol.
Finalement, la rencontre entre Pedro Sanchez et Joe Biden aura duré 29 secondes. De quoi échanger les salutations et les formules de courtoisie, sur 20 mètres exactement, avant de continuer son chemin.