Les habitants d’Al Hoceïma n’ont rien changé à leurs habitudes durant ce mois sacré de Ramadan. Malgré le Hirak, ils mènent une vie normale en vaquant à leurs occupations quotidiennes. Comme l’a remarqué sur place l’équipe de le360, les cafés et commerces n’ont pas répondu à l’appel de faire grève, lancé par les «leaders» du Hirak.
Une journaliste et un caméraman ont pu constater, vendredi 2 juin après la rupture du jeun, que rien ne laisse présager dans la ville d’Al Hoceïma l’intensité des manifestations, telles que les rapportent certains médias. Comme dans n’importe quelle ville du royaume, les terrasses des cafés sont bondées, les mosquées débordées par l’affluence des fidèles dont bon nombre sont contraints de s’aligner à l’extérieur, faute de place. Et les marchands ambulants vendent des épis de maïs et des fruits secs.
L’un de ces marchands a résumé en ces termes le caractère pacifique des manifestations : «il n’y a pas eu un seul verre de cassé». Un autre estime que la vie est normale et les revendications légitimes. Tout en justifiant les manifestations, il les place dans un contexte social : «il nous faut des hôpitaux et il est anormal que de jeunes diplômés se retrouvent au chômage !» Nous sommes très loin de cette surenchère médiatique qui porterait à croire que la vie s’est arrêtée à Al Hoceïma, qu’elle est suspendue au rythme des manifestations et que cette ville est assiégée par les forces de l’ordre. La vidéo, ci-dessous, enregistrée hier dans la nuit, devrait édifier celles et ceux qui écrivent -de loin- sur Al Hoceïma.