Le discours royal, prononcé à la suite de la résolution historique du Conseil de sécurité adoptant le plan d’autonomie comme base des négociations sur la question du Sahara marocain a délivré un message d’une élévation morale remarquable.
Loin de toute exultation triomphaliste ou de velléité critique, le Souverain a préféré à la célébration d’un succès diplomatique l’affirmation d’une sagesse politique.
En cet instant, décisif, le Roi Mohammed VI a choisi de s’adresser à la partie adverse avec des accents fraternels, lui offrant ainsi l’opportunité d’une sortie de crise préservant son honneur, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 3 novembre.
Bien plus qu’une stratégie, ce fut un geste de réconciliation, tendant la main pour construire une victoire non pas exclusive, mais partagée, où la raison l’emporterait sur l’affrontement.
Le Souverain a salué cette décision onusienne comme une étape charnière dans l’histoire du Maroc contemporain, scellant l’avènement d’un «Maroc uni, de Tanger à Lagouira, dont nul ne s’avisera de bafouer les droits, ni de transgresser les frontières».
Il a rappelé que le Royaume était résolument passé de la gestion du différend à l’ère du changement, une dynamique confirmée par la reconnaissance, par les grandes puissances, de sa souveraineté économique sur ses provinces du Sud. Ce succès, a précisé le Monarque, fixe les principes devant mener à une solution politique définitive à ce différend artificiel, ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre du plan d’autonomie.
Après avoir exprimé sa gratitude aux nations amies, notamment les États-Unis sous la présidence de Donald Trump, qualifié d’«ami», ainsi qu’à la Grande-Bretagne, l’Espagne, la France et les alliés arabes et africains, le discours a atteint son apogée éthique. Transcendant le traditionnel langage de la victoire, souvent teinté d’humiliation pour l’adversaire, le souverain a une nouvelle fois tendu la main à l’Algérie, appelant le président Abdelmajid Tebboune à un «dialogue fraternel et sincère» pour jeter les bases de relations nouvelles.
Il a également lancé un appel poignant aux populations séquestrées à Tindouf, les invitant à rejoindre la patrie pour bénéficier des bienfaits de l’autonomie.
En saluant la mémoire de feu le Roi Hassan II, artisan de la Marche Verte, et en rendant un hommage vibrant aux sacrifices des Forces Armées Royales et aux martyrs de la nation, le discours a inscrit cette victoire stratégique dans la continuité d’une épopée nationale, tout en l’orientant, résolument, vers un avenir de paix, de réconciliation et de construction régionale.








