Quelque 3.000 enfants ont quitté, cet été, l’enfer de Tindouf pour passer quelques jours en Espagne. Venus à tour de rôle pour une semaine ou deux au maximum, ces enfants sont sous haute surveillance de leurs accompagnateurs, des miliciens du Polisario, tenus de les instrumentaliser sur place et de les ramener au complet en Algérie.
Dans son édition du mercredi 6 août, le quotidien Assabah explique que cette opération date d’un demi-siècle maintenant, et avait au départ une connotation purement humanitaire. Baptisée «Vacances en paix», cette opération est bien nommée, puisque les camps de Tindouf sont devenus un véritable champ de bataille où s’affrontent quotidiennement, à l’arme automatique et lourde, des factions tribales, des gangs de la drogue, quand ce ne sont pas des miliciens du Polisario qui s’entretuent ou entrent en confrontation avec l’armée algérienne, laquelle cantonne les Sahraouis de Tindouf au sein d’un étouffant rideau de fer et de feu.
L’Espagne, ancienne puissance colonisatrice du Sahara marocain, a pris l’habitude, avec l’implication des conseils élus et des associations de la société civile, d’accorder chaque année des visas à ces enfants, et de financer leur court séjour au sein de familles espagnoles d’accueil.
Mais alors que l’Espagne vise, à travers cette action humanitaire, à éloigner un tant soit peu les enfants sahraouis des dures conditions de vie dans l’enfer de Tindouf et des camps de la honte, le Polisario instrumentalise cette action à des fins de propagande séparatiste. Ainsi, les jeunes vacanciers voient leur voyage en Espagne largement médiatisé, à travers des visites guidées dans des institutions politiques espagnoles, sans parler de leur présentation à des médias locaux en vue de répercuter des déclarations ou d’orienter des articles de presse, dans un pays qui a officiellement tranché dans le différend algéro-marocain en reconnaissant la marocanité du Sahara.
La propagande du Polisario, qui a fait de l’espagnol sa seconde langue officielle, a encore une oreille attentive dans certains cercles espagnols, ajoute Assabah, car les associations qui se disent amies du soi-disant peuple sahraoui instrumentalisent la présence de ces enfants pour les présenter comme des victimes, mais aussi comme un prétendu vecteur de rayonnement de la langue espagnole en Afrique du Nord.
Cette instrumentalisation politique pose des questions quant aux véritables visées de ses promoteurs, surtout au sein de la gauche espagnole. Du temps de la colonisation espagnole du Sahara, cette dernière n’a jamais parlé de «peuple sahraoui», et encore moins d’un quelconque droit à l’autodétermination. D’ailleurs, ce n’est qu’à la veille de la restitution par l’Espagne du Sahara au Maroc que le Polisario a pointé son nez.
Cette instrumentalisation puérile n’a pas échappé à certains journalistes espagnols, comme Patricia Juez qui, dans un tweet sur X, a dénoncé le fait que cette opération dite humanitaire se déroulait sous le contrôle total du Polisario et à des fins propagandistes.
Cette même journaliste avait déjà, en 2021, dans les colonnes du journal L’Independiente, écrit que ces enfants qui viennent chaque année passer des vacances au sein de familles espagnoles étaient en réalité des enfants-soldats enrôlés par le Polisario qui se mettent, dès leur retour à Tindouf, en tenue militaire, avec Kalachnikov en bandoulière.






