A Tindouf, la situation risque d’échapper à tout contrôle. Après un été caniculaire, aggravé par une atroce pénurie d’eau, la population livrée à elle-même n’est toujours pas au bout de ses peines. Les pluies diluviennes qui se sont abattues dernièrement sur la région en ont rajouté au calvaire des habitants des camps, dont une grande partie se compose de taudis construits en pisé, qui se sont effondrés, et les ameublements de fortunes, s'y sont retrouvés sérieusement endommagés. L'indignation qui s'en est suivie risque de dégénérer en confrontation directe avec les nervis surarmés des milices à la botte du chef du Polisario, Brahim Ghali.
Autre signe (des temps?), à cette fronde, à laquelle la direction séparatiste tapie dans son QG climatisé à Rabonni, est aujourd’hui confrontée, s'ajoute un fait inédit. Un escadron de «gendarmes», fraîchement nommés et affectés à «l’Ecole 12 octobre», ont observé un sit-in devant le siège même du secrétariat national du Polisario, à Rabouni, en protestation contre des conditions de travail critiques auxquelles ils ont eu droit sur leur lieu d'affectation!
Pour faire face à ces mouvements de colère, les responsables séparatistes n’ont pas trouvé mieux à faire que de recourir à une manoeuvre dilatoire pour évacuer les protestataires du siège du SG du Polisario, en leur promettant qu’ils seront reçus par ce même SG du FP, mais plutôt au siège de la «gendarmerie».
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Mais voilà, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. «Dès le départ des protestataires, la direction du FP a déployé une centaine de nouvelles recrues militaires aux alentours du siège de la "présidence" afin d’empêcher leur retour à leur lieu de sit-in», a observé une source contactée par le360.
Malgré cette manoeuvre diversificatrice, les protestataires en uniforme n’en démordent pas. Aux dernières nouvelles, ils poursuivent toujours leur grève devant le siège de la «gendarmerie» du Polisario.
Business caritatif, vol, scandales de moeurs, l’autre pedigree du FPDécidément, les conclusions-choc du rapport 2015 de l’Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) n’ont pas inquiété outre mesure l’impénitent front séparatiste. Une nouvelle affaire vient ainsi secouer la direction de Rabouni, mise en cause dans le détournement, dernièrement, de la somme de 40.000 dollars US, représentant une partie d’une aide de 50.000 dollars US octroyée par une ONG américaine pour la construction d’une salle de conférence à Rabouni au profit de la soi-disant «Union de la jeunesse de Sakia El Hamra et Rio de Oro-UJSARIO». Cette affaire a éclaté lorsque des représentants de ladite ONG, en séjour à Tindouf, ont exigé des preuves justifiant la dépense de cette somme pour la construction de cet édifice, dont le coût est estimé par les habitants de Rabouni à 10.000 dollars US.
Le comble, à présent, est l’implication du représentant du Polisario au Brésil, le dénommé M’Birik Hamdi, dans un scandale de séquestration, de violence, d’avortement et de chantage à l’encontre d’une jeune fille brésilienne.
Face à ce scandale de moeurs, c'est motus et bouche cousue au sein du "Politburo" du FP. Au lieu de châtier le «diplomate-violeur», elle a chargé ses disciples de propager sur les réseaux sociaux l’allégation selon laquelle il s’agirait d’un «scénario monté par les services de renseignements marocains», qui seraient «en complicité avec cette fille de confession juive, ayant déjà séjourné au Maroc» (!!)
Une parade toute trouvée par le chef du Polisario, Brahim Ghali, lui-même traînant la sale réputation de «serial-violeur», et dont l'une des victimes, née à Tindouf, et violée par ce monstre du temps où il officiait en tant que représentant du FP à Alger, s'était enfuie en Espagne où elle a entretemps déposé une plainte, restée lettre morte.