La brouille diplomatique provoquée par le président tunisien Kaïs Saïed à l’occasion du 8e sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) qu’organisait fin août son pays, n’altère en rien les bonnes relations entre le Maroc et le Japon. C’est en tout cas ce que l’on peut conclure de cet échange entre les deux pays, au lendemain du retrait du Maroc de ce sommet en protestation à l’acte hostile du président tunisien envers le Royaume.
Dans son édition du lundi 5 septembre, Al Akhbar rapporte les détails de l’échange en visioconférence qu’a eu en fin de semaine dernière le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avec son homologue japonais, Yoshimasa Hayashi.
En se référant au communiqué sanctionnant cet entretien, Al Akhbar rapporte ainsi que les deux parties ont discuté de l’état et des perspectives des relations bilatérales entre les deux pays, mais aussi des incidents qui ont émaillé le dernier Sommet de la TICAD, tenu à Tunis les 27 et 28 août.
Au début de leurs échanges, les deux ministres se sont félicités de l’excellence et de la solidité des relations qui lient les deux pays, relations marquées par la haute estime et la proximité des rapports entre le Roi Mohammed VI et l’Empereur du Japon Hironomiya Naruhito.
Sur le même registre, ajoute le quotidien, Nasser Bourita a profité de cet échange pour rappeler à son homologue que, conformément aux orientations royales, le Maroc a toujours accordé une importance particulière à la promotion et à l’approfondissement de ses relations avec le Japon. Citant le même communiqué, la publication ajoute que les deux ministres ont souligné que le niveau des rapports économiques entre les deux pays restait encore en deçà des potentialités, des capacités et de la volonté affichée des deux pays. C’est pourquoi ils ont convenu d’entreprendre les actions nécessaires pour le renforcement de l’arsenal juridique, déjà étoffé, encadrant la coopération bilatérale et marqué, cette année, par l’entrée en vigueur des deux accords essentiels concernant les investissements et la non-double imposition.
Dans le même sens, il est prévu d’organiser, dès les prochaines semaines, des visites de délégations pour l’identification des opportunités l’investissement au Maroc, à l’attention des grands groupes économiques japonais.
Ayant également discuté de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité alimentaire, particulièrement dans le secteur des phosphates et des fertilisants, les deux ministres ont également convenu de hisser la relation dans ce domaine à un niveau plus élevé, dépassant celui d’une simple relation client-fournisseur, précise le communiqué dont se fait écho Al Akhbar.
Revenant sur l’incident de Tunis, le ministre japonais a réitéré devant son homologue marocain le regret de son pays concernant l’absence du Maroc du sommet de la TICAD, un pays qualifié de «partenaire incontournable». Il a confirmé que le Japon n’avait pas invité l’entité fantoche au sommet et qu’il avait appelé la Tunisie à prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard.
Pour sa part, Nasser Bourita a rappelé la responsabilité de la Tunisie, pays hôte de cette édition de la TICAD, dans les graves dérives commises sans consultation du partenaire japonais et qui ont entraîné la présence et la participation d’une entité non invitée officiellement au sommet.
Ces dérives ont, selon le ministre des Affaires étrangères, malencontreusement impacté les résultats et le rayonnement attendus du sommet qui devait pourtant être un événement de célébration et de consolidation du partenariat Japon-Afrique.