Le conseil communal de Tétouan a voté l’affectation d’un budget de 2,9 millions de dirhams, issu de l’excédent prévisionnel de l’exercice 2026, à l’acquisition de nouveaux véhicules. Cette décision a immédiatement provoqué des interrogations de la part des élus de l’opposition, qui ont sommé la majorité de fournir des éclaircissements sur le nombre et la marque des véhicules concernés.
Dans le détail, cette enveloppe se subdivise en un crédit de 2,3 millions de dirhams dédié à l’achat proprement dit, le solde de 600.000 dirhams étant réservé à un entretien global du parc automobile, rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 10 octobre. Face à cette dépense, des conseillers appellent à un suivi méticuleux de l’emploi de ces fonds et au strict respect des principes de rigueur budgétaire prônés par le ministère de l’Intérieur.
Des sources internes soulignent que le coût d’acquisition, ajouté aux futures dépenses de carburant et de maintenance, représente une charge financière substantielle, exigeant un contrôle renforcé. L’objectif étant d’éviter que l’attribution de ces nouveaux véhicules ne serve essentiellement à satisfaire certains membres de la majorité, dans un souci d’apaisement politique.
La majorité, quant à elle, défend ce projet en invoquant la nécessité de renouveler un parc vieillissant, source de pannes récurrentes, afin de réaliser des économies sur la consommation de carburant. Elle justifie également ces dépenses par l’impératif de maintenir en bon état les engins de travaux publics, garants de la réalisation des objectifs de service.
Cependant, des voix critiques dénoncent une pratique bien établie: l’octroi de véhicules de fonction constituerait une «soupape de sécurité» pour les majorités fragiles, servant à s’assurer la loyauté des conseillers, leur présence pour former le quorum et leur vote favorable.
La plus-value réelle de ces attributions paraît faible, se limitant à quelques déplacements officiels pour représenter le président ou à des visites dans des quartiers marginalisés, souvent teintées d’arrière-pensées électoralistes. Enfin, il est fait état de détournements d’usage, ces véhicules étant parfois exploités à titre privé pendant les vacances ou par des proches des responsables.








