Terrorisme: l'Italie arrête la femme d'un recruteur marocain de Daech

Alice Brignoli.

Alice Brignoli. . DR

Revue de presseKiosque360. Celle que l’on nomme "la mamma italiana de l’Isis" vient d’être arrêtée et rapatriée en Italie. Epouse de Mohamed Koraïchi, un terroriste marocain naturalisé Italien, elle s’est convertie à l’Islam en 2013 et est partie en Syrie, avec son mari et ses deux enfants, en 2015.

Le 30/09/2020 à 20h55

La femme d’un ancien combattant terroriste, probablement tué en Syrie, vient d’être arrêtée et rapatriée en Italie, son pays d’origine. Alice Brignoli, la veuve de Mohamed Koraïchi, un ancien recruteur marocain pour Daech aujourd’hui donné par les autorités italiennes pour mort, vient d’être rapatriée, avec ses quatre enfants, dans le cadre d’une opération spéciale menée par les services de sécurité de ce pays, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 1er octobre.

Citant des responsables du ministère de l'Intérieur italien, le quotidien souligne que cette opération «très réussie» fait partie d'une stratégie globale menée par le pays afin de rapatrier tous ses ressortissants terroristes, ainsi que leurs épouses et leurs enfants emprisonnés dans les différents centres de détention en Syrie. Le quotidien parle ainsi, toujours en reprenant les mêmes sources, de dizaines de ressortissants italiens d'origine marocaine ou tunisienne incarcérés dans les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord de la Syrie.

Alice Brignoli, poursuit le quotidien, fait l'objet d'un mandat international émis par Interpol sur demande des autorités italiennes après sa fuite, en 2013, avec son mari et ses deux enfants vers la Syrie, en passant par la Turquie. Le nom de son mari a été évoqué pour la première fois vers cette époque pour avoir recruté un champion de Kick boxing, le Marocain Abderrahim El Moutaharrik, qui a été arrêté en 2016 alors qu'il tentait de rejoindre le territoire syrien via la Turquie. Il a également pu recruter sa propre sœur, elle aussi arrêtée lors du démantèlement d'une cellule terroriste en mai 2016.

Par ailleurs souligne Al Ahdath Al Maghribia, Koraïchi a été donné pour mort plusieurs fois, notamment dans un attentat suicide, avant d'être arrêté lors du démantèlement de l’«Etat Islamique». Aujourd’hui encore, les «Carabiniers» pensent qu’il est mort. Sa femme, celle que les Italiens nomment «la mamma italiana de l’Isis », l’a d’ailleurs confirmé lors de son interrogatoire à son arrivée en Italie. Elle a également affirmé qu’en 2015, elle, son mari et ses deux enfants avaient dû faire un voyage de cinq jours en voiture, traversant la Turquie pour rejoindre l'Etat islamique en Syrie. Avant d'arriver à Raqqa, leur premier point de chute, il s’attendaient, raconte-t-elle, à vivre dans un «endroit idyllique pour les musulmans, avec des maisons et des écoles». Mais, au lieu de cela, ils se sont retrouvés au milieu d'un champ de guerre.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, Mohamed Koraïchi est arrivé en Italie en 2003 avec un permis de travail régulier. Il a pu obtenir la naturalisation italienne dix ans après, en 2013. Deux années plus tard, il a quitté la ville de Lecco où il résidait avec sa petite famille, pour s'engager avec Daech en Syrie. Il y a une année, il aurait lancé, depuis la prison kurde d'Al Hassaka, un appel pour être extradé. Depuis, il est donné pour mort.

Par Amyne Asmlal
Le 30/09/2020 à 20h55