Terrorisme. Le cerveau des attentats de mai 2003 condamné à la peine capitale

Attentats du 16 mai 2003, Casablanca

Attentats du 16 mai 2003, Casablanca . DR

Revue de presseKiosque360. Extradé du Danemark, qui lui a retiré sa nationalité il y a un peu plus d'une année, ce terroriste connu pour ses liaisons avec Al Qaeda vient d'être condamné en première instance.

Le 21/10/2020 à 18h14

Dix-sept ans après les attentats du 16 mai, le cerveau de ces attaques terroristes, perpétrées à Casablanca, vient d’être condamné par la justice. M.M. a été, en effet, condamné, lundi, en première instance, à la peine capitale, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 22 octobre. Il est poursuivi, entre autres chefs d’inculpation, pour constitution de bande criminelle, tentative de meurtre prémédité et tentative de destruction de lieux publics aux moyens d'explosifs, suite à ces attentats qui ont fait 45 morts dont douze kamikazes. 

Presque deux décennies après les attentats du 16 mai 2003, le procès du principal instigateur de ces attaques en est à peine au stade de la condamnation en première instance. Il reste encore la phase appel et, éventuellement le pourvoi en cassation. En réalité, le procès a repris dès que le procureur général près la Cour d'appel de Rabat a décidé de renvoyer l'affaire devant la police judiciaire de Casablanca pour approfondir l'enquête. Et pour cause. Le quotidien précise que le mis en cause, extradé du Danemark depuis peu, ne se trouvait pas au Maroc.

M.M. est, en effet, resté en cavale pendant les 17 dernières années. Il avait choisi ce pays nordique comme point de chute où il s’est installé et dont il a d’ailleurs pu obtenir, plus tard, la nationalité. Mais il est resté très actif, ce qui lui a d’ailleurs valu plusieurs allers-retours en prison pour appui au terrorisme et pour ses relations avec l’organisation terroriste d’Al Qaeda. La dernière fois, il a écopé de quatre ans de prison ferme. Son pays d'accueil a fini par mesurer l'ampleur du danger qu’il représente et a décidé de lui retirer sa nationalité et de l’extrader vers le Maroc. Il avait, en effet, été reconnu coupable d'actes terroristes en 2007 et déchu de sa nationalité danoise en 2015.

Avant d'être remis aux autorités marocaines, ce terroriste sexagénaire (59 ans, exactement) résidait dans la banlieue de Copenhague, la capitale danoise, et gagnait sa vie en vendant des livres. L’ancien «libraire de Brønshøj» a ainsi, et pendant de longues années, diffusé des contenus de propagande terroriste d’Al Qaeda. Il a même été inculpé pour production et diffusion de messages en ligne faisant l'apologie du groupe terroriste.

Il a, par ailleurs, fait l'objet de longues tractations entre les autorités judiciaires marocaines et leurs homologues danois, avant que ces derniers ne décident de l’extrader vers son pays d'origine. Cette mesure entre, il faut le préciser, dans le cadre d'une vaste opération de reconduite aux frontières que le Danemark a menée dernièrement contre toutes les personnes, issues d’autres pays, connues pour leur appui aux milieux terroristes.

Par Amyne Asmlal
Le 21/10/2020 à 18h14