Le terrorisme ferait-il son retour en Algérie, plus de vingt ans après la «décennie noire» des années 90? Ce lundi 16 septembre, près de Tlemcen au nord-ouest de l’Algérie, les membres d’un groupe terroriste vraisemblablement affilié à AQMI ont assassiné trois bergers dans la localité de beni Snous, relevant de cette région proche de la frontière du Maroc et située à 520 km à l’ouest d’Alger.
Selon des sources informées que relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 18 septembre 2024, le groupe terroriste, qui a égorgé ces trois bergers, a ensuite piégé le lieu du crime avec des engins explosifs avant de prendre la fuite.
Par la suite, trois policiers, alertés, qui s’étaient rendus dans les lieux de cet attentat afin de transporter les corps des victimes, ont été blessés par l’explosion de ces engins.
Mis à part une communication à ce propos de la Wilaya de Tlemcen, les autorités algériennes n’ont livré aucune information à propos des auteurs de cet attentat.
Cependant, des source informées n’ont pas exclu que ce groupe armé soit affilié à Al Qaïda, et ont précisé qu’il s’agissait là de la troisième fois que cette organisation terroriste se manifestait en Algérie, ces derniers temps.
Cette situation laisse présager une réactivation des activités terroristes de ce groupe, «infiltré par l’armée algérienne qui l’a exploité sur une certaine période pour servir ses agendas subversifs», écrit Al Ahdath Al Maghribia, qui relaie une information publiée sur le site de Wikileaks.
Il y a quelques années, le lanceur d’alertes avait révélé la teneur de correspondances de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, qui révélaient qu’un accord tenu secret avait été conclu entre les autorités algériennes et Mokhtar Belmokhtar, dirigeant d’Al Qaïda au Maghreb Islamique.
Selon Wikileaks, repris par Al Ahdath Al Maghribia, Mokhtar Belmokhtar s’était s’engagé à ne plus perpétrer d’attaques sur le sol algérien, et à cibler plus particulièrement les intérêts marocains.
Dans ce contexte, des rapports internationaux avaient signalé, indique le quotidien, la dangerosité de cette coopération entre les généraux algériens et les chefs d’organisations terroristes.
Al Ahdath Al Maghribia assure que le régime algérien a de nouveau sollicité ces organisations terroristes, dans le but de détourner l’attention des habitants du pays de la situation politique et économique intenable à laquelle ils sont confrontés, et de la mascarade qui a eu lieu lors des dernières élections présidentielles.
Le constat est identique pour le ministère britannique des Affaires étrangères, qui met en garde les ressortissants du Royaume-Uni envers une augmentation des dangers terroristes dans le Sud-Est algérien, et qui leur déconseille de se rendre dans la région de Tindouf.
Les médias espagnols ont quant à eux relayé la teneur de rapports du ministère espagnol de l’Intérieur, faisant état de la transformation de l’Algérie en un foyer de terrorisme menaçant la sécurité de l’Espagne et de l’Europe.
Relayé par Al Ahdath Al Maghribia, le site Sahel Intelligence décrit une rencontre entre le directeur adjoint des services de renseignement algériens et Iyad Ag Ghali, le chef de l’organisation terroriste du Groupe de Soutien de l’Islam et des Musulmans (GSIM).
Selon Sahel Intelligence, au cours de cette rencontre, le haut responsable algérien a promis son soutien au chef terroriste, afin d’accroître sa domination sur les coordinations des mouvements de l’Azawad, une alliance de groupes terroristes séparatistes créés en 2014, au nord du Mali.