Le Maroc a mis en garde la communauté internationale contre le «nombre inquiétant» d’extrémistes armés restés dans les foyers de tension. Ces derniers ont probablement créé des cellules dormantes pour ressusciter ce qu’ils appellent le «Califat de Daesh ». D’autres se sont, sans doute, dispersés dans le monde pour rejoindre les groupes armés existants ou pour en créer de nouveaux. C’est en ces termes que s’est adressé le ministre des Affaires étrangères de de la coopération marocain à ses pairs, lors de la 10è réunion ministérielle du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF). Nasser Bourita, qui coprésidait ce forum avec son homologue néerlandais en marge de l’assemblée générale de l’ONU, a attiré l’attention de l’auditoire sur les importantes ressources financières dont disposent les groupes terroristes. Le ministre a souligné que les idéologies extrémistes fallacieuses, ainsi que les discours violents, continuent de se propager dans les catégories les plus vulnérables de la population.
Le diplomate marocain a, en outre, mis en exergue les liaisons «opportunistes» liant les groupes terroristes aux bandes criminelles dans différentes régions. Du coup, Bourita a appelé à prendre des mesures draconiennes pour lutter contre les facteurs d’incitation qui ont contribué à la prolifération du terrorisme et au radicalisme violent. Et le même intervenant d’appeler à «se concentrer particulièrement sur la lutte contre le terrorisme en Afrique. Le continent a connu des niveaux sans précédent de violence en 2018, enregistrant quatre fois plus de victimes qu’en 2012». Au cours des six premiers mois de cette année, précise le ministre, l’Afrique a connu 200 attaques terroristes qui ont fait plus de 5.000 victimes entre civils et forces de l’ordre.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 27 septembre, que Bourita a relevé que la région du Sahel, qui abritait un seul groupe terroriste en 2010, en comptait aujourd’hui plus de 10. Le diplomate marocain a mis en garde contre la montée inquiétante du radicalisme violent en Afrique, ce qui pourrait déclencher une nouvelle vague de terrorisme mondial, «mettant en danger non seulement l’avenir du continent noir mais aussi la stabilité mondiale». C’est pour cette raison, ajoute le ministre, qu’il faut absolument consolider l’engagement des pays membres du GCTF pour combattre le fléau du terrorisme qui touche toutes les régions et met en péril la paix, la stabilité et le développement dans le monde.
Car, a-t-il ajouté, malgré les progrès réalisés au cours des deux dernières années dans le domaine de l’antiterrorisme, ce fléau continue de menacer la vie des personnes et les efforts déployés dans les domaines de la sécurité, de la stabilité et du développement. Il faut rappeler que le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, qui a été créé en 2011, est une instance mondiale qui comprend 29 pays en plus de l’Union Européenne. La principale mission du GCTF est de réduire les dangers du terrorisme à travers l’interdiction, la poursuite des actions terroristes et la lutte contre l’apologie du terrorisme.









