Tensions à la mairie de Rabat: le compte à rebours a-t-il commencé pour Asmaa Rhlalou?

La maire de Rabat, Asmaa Rhlalou.

Les tensions au sein du Conseil de la ville de Rabat empirent au point que la maire Asmaa Rhlalou, qui s’accroche à son poste, fait l’objet de nouvelles questions. Samedi dernier, elle a brillé par son absence lors d’une importante cérémonie organisée par le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mehdi Bensaïd.

Le 13/11/2023 à 15h14

L’absence d’Asmaa Rhlalou à cette cérémonie, alors qu’elle n’en a pas raté une seule récemment, a été interprétée par les cinq arrondissements qui composent la capitale comme «un possible affront et un changement d’attitude» des pouvoirs publics envers la maire, y compris le Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité), dont elle fait partie.

Le parti de la Colombe accorde en effet peu de soutien à la maire en raison de sa gestion «unilatérale et contestée des affaires de la ville». Ce samedi, le ministre Mehdi Bensaïd a donc inauguré et inspecté, sans Asmaa Rhlalou, des centres de jeunes et de la culture dans le quartier populaire de Yacoub El Mansour, à Rabat.

Il faut par ailleurs rappeler que récemment, le Conseil de la ville a, à une majorité écrasante, voté contre le projet de budget 2024 de la capitale. Une position des élus qui vise à contraindre la maire au départ. Mais celle-ci, s’accroche à son poste, d’où, selon un conseiller de l’opposition, «elle croise les bras dans son bureau».

Une autre interrogation qui circule à Rabat concerne l’envoi ce lundi, auprès de la présidence de la ville, d’une mission d’enquête issue de l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT). Cette commission d’enquête inspecte généralement tout conseil territorial où la gestion est «suspectée critique».

Les arrondissements ignorent les dossiers qui font l’objet de l’inspection, mais une source interrogée par Le360 a expliqué, sous le couvert de l’anonymat, que la mission a épluché plusieurs dossiers, dont celui du foncier relevant de la municipalité de la ville.

Autre «faute» administrative commise récemment par la maire controversée: l’éjection des directeurs de services issus des cinq arrondissements de l’organisation d’un examen de promotion en faveur du personnel de la ville. «Comment peut-on organiser cet examen sans le soutien de ces directeurs qui maîtrisent parfaitement les dossiers des candidats», a interrogé la même source.

En conclusion, l’ensemble des élus locaux de Rabat voit en l’accumulation de ces dérapages le déclenchement «du compte à rebours en vue du départ de la présidente de la ville».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/11/2023 à 15h14