«Lachgar en a fini avec l’USFP». Le diagnostic est sans appel et a été établi par le président socialiste du Conseil de la ville d’Agadir, dans une interview fleuve à Assabah, parue ce jeudi 19 mars. Désolation, amertume et déception sont les maîtres-mots de la sortie de l’actuel maire de la capitale du Souss et régions, qui n’a pas mâché ses mots contre ce processus de mise à mort savamment orchestré par le Premier secrétaire du premier parti socialiste au Maroc. «Nous ne pouvons que nous désoler de la situation dans laquelle se trouve l’USFP», a confié le maire Tarek Kabbaj, en précisant: «Ce qui s’est passé, samedi 14 mars, est une grosse perte pour le parti et pour la ville d’Agadir en particulier, après que Lachgar s’est évertué à étouffer une expérience politique qualifiée de réussie par les habitants d’Agadir eux-mêmes».
«Quand je constate que des partis considérés, hier, comme administratifs, réussissent leur transition vers la démocratie interne, cela rajoute à ma peine», poursuit le maire ittihadi, qui enfonce le clou: «Lachgar a réussi là où ont échoué les anciens adversaires de l’USFP et le Makhzen des années 80 et 90, en mettant en œuvre un plan établi sur le long terme visant à marginaliser les membres actifs dans les sections locales du parti, ce qui compromet sérieusement les chances de l’USFP lors des prochaines élections communales et régionales».
Evoquant les travaux du 6ème congrès de l’USFP dans la province d’Agadir-Idaoutanane, organisé samedi 14 mars dernier, le maire ittihadi a dénoncé la manière dont cette grand-messe s’était déroulée, précisant que la dissolution de toutes les structures locales du parti décidée par le bureau politique visait à écarter les vrais ittihadis pour les remplacer par des gens venus d’autres villes et qui sont connus pour leur allégeance à l’actuelle direction. «Cette mascarade s’est terminée par la désignation du porte-parole de Driss Lachgar, secrétaire provincial du parti à Agadir, et par la mise en place d’une commission qui a été chargée de concocter le congrès/comédie, au mépris des règles élémentaires de la démocratie et des dispositions de la loi sur les partis».