Tanger-Tétouan-Al Hoceima: Jettou audite la gestion d’Ilyas El Omari

Driss Jettou, président de la Cour des comptes. 

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.  . Dr

Revue de presseKiosque360. Les magistrats de la Cour des comptes ont commencé à auditer les comptes du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima pour toute la mandature d’Ilyas El Omari. Plusieurs dysfonctionnements et violations de la loi ont émaillé la gestion de l’ancien président de la région.

Le 25/02/2020 à 21h16

Selon certaines sources, les magistrats de la Cour régionale des comptes se sont rendus, lundi dernier, au siège de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima pour auditer les budgets à dater de 2015 et contrôler les marchés conclus par le Conseil de la région et l'Agence régionale d'exécution des projets (AREP). Les mêmes sources indiquent que l’ancienne directrice de l’AREP, Amal Wahid, qui se trouvait à Rabat, a été rappelée pour regagner d’urgence le siège de la région. Les magistrats ont demandé à ce qu’on leur fournisse les données détaillées du Programme de développement régional, le Plan régional de l’aménagement du territoire, les documents relatifs au budget, ainsi que les marchés publics conclus avec des entreprises tout au long de la mandature. Autant dire que toute la gestion de l’ex-président de la région, Ilyas El Omari, sera décortiquée au peigne fin et que les marchés réalisés sous son mandat seront examinés à la loupe.

L’arrivée des juges de la Cour des comptes a coïncidé avec le déclenchement de luttes entre les différentes composantes du conseil pour les postes de responsabilité. La présidente du Conseil de la région, Fatima El Hassani, avait en effet commencé à nommer des responsables à la direction du développement régional et à celle des affaires administratives et financières. Ces nominations sont survenues après que la directrice de l'Agence régionale d'exécution des projets a présenté sa démission, suite à des divergences avec la nouvelle majorité du conseil de la région. Selon les sources du quotidien, certains projets et marchés risquent de faire scandale. Un marché relatif à la construction des routes de Tanger a notamment fait l’objet d’un rapport accablant parvenu à la Cour des comptes et à l’Inspection générale de l’administration territoriale au ministère de l’Intérieur.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 26 février, que l’ex-directrice de l’AREP avait refusé de favoriser un grand entrepreneur menacé de près de 4.500.000 dirhams d’amende à cause du retard pris dans la réalisation du marché des tronçons routiers. Le trésorier a, lui aussi, refusé de valider le document de réception des travaux tant que ceux-ci ne sont pas achevés. Autant dire que tout le monde s’est abstenu de cautionner ce marché. Même les responsables de l'Agence régionale d'exécution des projets ont résisté aux pressions qu’on leur a fait subir. 

D'ailleurs, depuis la démission de la directrice de cette agence, personne n’a voulu assurer l’intérim tant que les dysfonctionnements de cette agence n’auront pas été apurés. La directrice de l’AREF avait refusé de signer le document de réception de ce marché auquel avait été alloué un budget de 50 millions de dirhams. Les responsables du Conseil de la région ont tout fait pour éviter au dirigeant de cette entreprise de payer l’amende pour le retard des travaux, mais personne n’a voulu les suivre sur ce terrain.

Par Hassan Benadad
Le 25/02/2020 à 21h16