«Je ne cesse de crier dans tous les sens, mais le gouvernement continue de faire la sourde oreille», a vivement regretté, mardi, le délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek, devant les membres de la Commission de justice, de législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants.
Mohamed Salah Tamek, qui présentait le budget sectoriel de la DGAPR au titre de l’exercice 2024, a brossé un tableau on ne peut plus alarmant sur le problème de la surpopulation carcérale, qui serait aggravée par le manque de moyens et l’incapacité du gouvernement à communiquer.
«La seule option qu’il me reste est celle de prendre les décisions de manière unilatérale: si on achemine un nouveau prisonnier vers la prison, je vais jouer l’indifférence pour bien faire comprendre que je n’ai pas de place pour l’accueillir», a-t-il déclaré devant les députés, souligne le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 9 novembre.
Dans le même sillage, Tamek a fait savoir qu’il «se sentait incapable de défendre les fonctionnaires de son administration auprès du gouvernement, pour leur assurer une meilleure situation financière et des conditions de travail décentes». Et d’ajouter que «le gouvernement considère la prison comme un espace marginal».
Pire encore, a-t-il asséné, «le gouvernement considère la prison comme une grotte où nous déposons les prisonniers». Et d’ajouter que «le personnel des prisons accueille des individus légitimement privés de liberté pour différentes raisons criminelles, et en souffrance», des «rebuts de la société». Mais la situation extrêmement difficile de ce personnel ne lui permet pas de s’acquitter convenablement de sa mission.