Il n’est pas rare que des élus locaux se disputent au sujet de la farine subventionnée. Dans les zones reculées, c’est un argument électoral infaillible, si ce n’est un moyen d’enrichissement grâce à la spéculation. Mais que ces disputes dégénèrent en violences, c’est plutôt rare. C'est ce qui vient de se passer dans la région de Draâ-Tafilalet. Et d’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 20 et 21 novembre, une élue du Conseil régional et vice-présidente de la région vient d’être agressée pour avoir dénoncé des magouilles lors de la répartition des quotas de la farine subventionnée destinée aux communes de la région.
Un parlementaire local, lui aussi membre du bureau du Conseil régional, a ainsi été accusé ouvertement de s’être accaparé les parts qui reviennent aux autres communes et donc aux personnes nécessiteuses. Il ne l’a pas bien pris. La preuve, sa collègue au Conseil de la ville, également ancienne députée de l’Istiqlal, le tient pour responsable de l’agression dont elle a été la cible. Selon le quotidien, la victime a été fortement violentée au point qu’elle a pu se faire délivrer un certificat médical attestant d’une incapacité physique de 22 jours. Ce qui donne, par ailleurs, lieu à des poursuites pénales. Mais le quotidien ne précise pas si la concernée a l’intention d’aller en justice.
Bref, citant des acteurs locaux de la société civile, le quotidien affirme que des quantités importantes de farine subventionnée destinée aux habitants des zones éloignées auraient été détournées pour être vendues à des tarifs supérieurs à ceux fixés par la loi. La farine subventionnée ainsi détournée a été vendue à des prix allant de 90 dirhams à 140 dirhams le sac, précise Assabah.
Les populations victimes de ce détournement ne cessent d’appeler les autorités à mettre fin à ces pratiques, souligne le quotidien. Elles dénoncent aussi la qualité de cette farine quand elle est disponible, allant même jusqu’à la qualifier d’impropre à la consommation humaine. Cela dit, tient à préciser le quotidien, depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les autorités locales ont assuré un contrôle strict du circuit de distribution de la farine subventionnée, depuis la minoterie jusqu’à la vente au détail en passant par les grossistes.